La contagion dans l’Islam
بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم
La louange est à Allāh, nous Le louons, nous recherchons Son aide, nous recherchons sa bonne guidée, nous demandons Son pardon, nous demandons qu’Il nous guide, nous demandons que Allāh nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvaises œuvres. Celui que Allāh guide, c’est lui le bien-guidé et celui qu’Il égare, tu ne trouveras personne pour le guider.
Je témoigne qu’il n’est de dieu que Allāh, Lui Seul Il n’a pas d’associé, Il n’a pas de semblable, Il n’a pas d’équivalent, quoi que tu imagines dans ton esprit, Dieu en est différent. Celui qui qualifie Allāh par un des sens des humains, il est devenu mécréant.
Je témoigne que notre maître, notre bien-aimé, notre guide, la cause de notre joie, Mouḥammad, est l’esclave de Allāh et Son Messager, celui qu’Il a élu, celui qu’Il agrée le plus. Allāh l’a envoyé avec la bonne guidée et la religion de vérité, en tant que guide annonciateur de bonne nouvelle et avertisseur d’un châtiment, appelant à la religion agréée par Allāh par Sa volonté tel un flambeau radieux. Allāh a guidé grâce à lui la communauté, Il a dissipé par lui le chagrin, Il a fait sortir les gens des ténèbres vers la lumière, que Allāh le rétribue pour nous du meilleur de ce dont Il a rétribué un prophète pour sa communauté.
Ô Allāh, honore et élève davantage en degré, notre maître Mouḥammad ainsi que sa famille croyante, ses compagnons purs et ceux qui les ont suivis sur la droiture jusqu’au Jour du jugement.
Après quoi, esclaves de Allāh, je me recommande ainsi qu’à vous-mêmes de faire preuve de piété à l’égard de Allāh Al-`Aḍhîm. Craignez donc Allāh le Seigneur des mondes. Allāh tabâraka wa ta`ālā dit dans sourat Al-Qamar / 49 :
إِنَّا كُلَّ شَيْءٍ خَلَقْنَاهُ بِقَدَرٍ ﴿٤٩﴾
(‘innâ koulla chay’in khalaqnâhou biqadar)
ce qui signifie : « Nous avons créé toute chose par une prédestination. »
Rien n’existe dans ce bas monde, que ce soit quelque chose de doux ou d’amer, la bonne santé ou la maladie, un être ou un acte, du bien ou du mal, sans que ce soit par la prédestination de Allāh, conformément à Sa science, à Sa volonté, à Sa création, car nul autre que Allāh n’est créateur de quoi que ce soit, Il n’a pas d’associé. Il n’y a pas d’être autre que Lui qui crée avec Lui, Il est le seul Créateur. Il créé ce qu’Il a voulu de toute éternité, rien ne L’en rend incapable, rien ne L’en empêche. Les esclaves n’ont de volonté que ce que Allāh leur a voulu comme volonté. Ce que Allāh veut est, ce qu’Il ne veut pas n’est pas, tout comme le dit le Seigneur tabâraka wata`ālā :
وَمَا تَشَاءُونَ إِلَّا أَن يَشَاءَ اللَّـهُ رَبُّ الْعَالَمِينَ ﴿٢٩﴾
(wa mâ tachâ’ôuna ‘il-lâ ‘an yachâ’a l-Lâhou Rabbou l-`alamîn)
ce qui signifie : « Et vous ne voulez que ce que Allāh le Seigneur des mondes veut. » [sourat At-Takwîr / 29]
Si les gens sont touchés par une épreuve ou une épidémie, c’est par la prédestination de Allāh, par la création de Allāh ta`ālā, nul ne peut empêcher ce qu’Il prédestine. Ainsi, celui qui a été atteint par une chose, cette chose ne pouvait le manquer et celui qui n’a pas été touché, cette chose ne pouvait l’atteindre et tout cela est inscrit dans la Table préservée, comme le dit notre Seigneur tabâraka wata`ālā dans sourat Al-Hadîd :
مَا أَصَابَ مِن مُّصِيبَةٍ فِي الْأَرْضِ وَلَا فِي أَنفُسِكُمْ إِلَّا فِي كِتَابٍ مِّن قَبْلِ أَن نَّبْرَأَهَا ۚ إِنَّ ذَٰلِكَ عَلَى اللَّـهِ يَسِيرٌ ﴿٢٢﴾ لِّكَيْلَا تَأْسَوْا عَلَىٰ مَا فَاتَكُمْ وَلَا تَفْرَحُوا بِمَا آتَاكُمْ ۗ وَاللَّـهُ لَا يُحِبُّ كُلَّ مُخْتَالٍ فَخُورٍ ﴿٢٣﴾
(mâ ‘aṣâba min mouṣîbatin fi l-‘arḍi wa lâ fî ‘anfouçikoum ‘il-lâ fî kitâbin min qabli ‘an nabra’ahâ ‘inna dhâlika `ala l-Lâhi yaçîr likayla ta’saw `alâ mâ fâtakoum wa lâ tafraḥôu bimâ ‘âtakoum wa l-Lâhou lâ youḥibbou koulla moukhtâlin fakhôur)
ce qui signifie : « Il n’est pas d’épreuve qui arrive sur Terre ou qui vous arrive à vous-même, sans qu’elle soit inscrite dans une Table avant même que Nous vous créions, certes cela est facile pour Dieu. Pour que vous ne soyez pas attristé de ce que vous avez manqué et que vous ne vous réjouissiez pas par vanité de ce que Allāh vous a accordé, car certes Allāh n’agrée pas tout vaniteux, imbu de lui-même. »
Le sens en est que tout ce qui arrive sur terre comme épreuve, que ce soit la sécheresse ou les maladies des plantes et des fruits, ou qui arrive aux gens comme les maladies, les douleurs ainsi que la mort des enfants, tout cela est inscrit dans la Table préservée avant même que Allāh crée les gens, car tout cela est prédestiné par Allāh et confirmé dans cette Table. Et cela est facile pour Dieu, même si c’est éprouvant pour les esclaves. Puis, Il en a expliqué la cause et en a exposé la sagesse par Sa parole: (likaylâ ta’saw) ce qui signifie: « Pour que vous ne vous attristiez pas. » C’est-à-dire pour que vous ne soyez pas accablés par le chagrin en raison des choses et des bienfaits que vous avez manqués du bas monde, ou en raison de la perte de la bonne santé, et pour que vous ne soyez pas imbus de vous-même comme les vaniteux peuvent l’être, de ce que Allāh vous a accordé. C’est-à-dire que si vous avez su que tout cela est prédestiné et inscrit dans la Table conformément à la science et la volonté de Allāh, vous ne serez pas beaucoup chagriné pour ce que vous avez manqué et vous ne serez pas heureux, à l’image du vaniteux, pour ce qui vous arrive. En effet, celui qui sait qu’il va perdre inéluctablement ce qu’il possède, alors son chagrin ne sera pas insurmontable quand il le perdra, car il s’attendait à cela dans son cœur. De même, celui qui croit fermement que certains biens lui parviendront sans aucun doute, sa joie quand il les obtiendra ne sera pas à l’image de celui qui est vaniteux.
Même si tout un chacun se réjouit quand un bénéfice lui parvient et éprouve du chagrin quand une nuisance lui arrive, il convient que la joie soit un remerciement et le chagrin une patience. Ce qui est blâmé parmi les chagrins, c’est la désolation qui contredit la patience, et ce qui est blâmé parmi les joies, c’est la jubilation excessive qui détourne du remerciement de Dieu.
Ceci étant bien compris, il ne convient donc pas pour celui qui se fie à Dieu de paniquer de ce qu’on vous rapporte de nos jours, à propos du coronavirus et de ses dangers. Car il ne vous arrivera que ce que Allāh vous a prédestiné. S’Il nous a prédestiné que cela nous touche, il nous touchera sans aucun doute et il n’y a pas de feinte qui permette de s’en défendre.
Quant à ce qui se dit à propos de la contagion, il a été authentifié dans le ḥadīth du Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam qu’il a dit :
« لا عَدْوَى في الإِسْلامِ »
(lâ `adwâ fi l-‘islâm)
Cela signifie que la contagion à laquelle les gens de la jâhiliyyah croyaient est infondée. En effet, les gens de la jâhiliyyah pensaient que la contagion, par sa nature même, avait un effet, ils ne disaient pas qu’elle a lieu par la volonté de Allāh. Leur parole est invalide. Ils avaient pour croyance que la transmission de la maladie d’un malade à quelqu’un en bonne santé ayant été en contact avec lui, avait lieu inéluctablement en étant créée par la contagion ! Selon leur prétention, la maladie contagieuse, créait la maladie chez quelqu’un d’autre de par sa nature. Or ceci est infondé, car il n’est de créateur que Allāh et n’aura lieu que ce que Allāh a voulu de toute éternité.
Si maintenant quelqu’un a pour croyance que lorsqu’une personne en bonne santé entre en contact avec quelqu’un de malade, il se peut qu’elle attrape sa maladie par la volonté de Dieu, cela ne contredit pas la croyance des musulmans, puisqu’il a fait dépendre la contagion de la volonté et de la création de Dieu.
Al-Boukhâriyy a rapporté qu’un campagnard avait entendu le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam dire :
« لا عَدْوَى »
(lâ `adwâ)
ce qui signifie : « Il n’y a pas de contagion. » Le campagnard avait dit : « Ô Messager de Allāh, pourquoi lorsque mes chameaux sont seuls, c’est comme s’ils étaient des gazelles et lorsqu’il y a un chameau galeux qui rentre dans leur enclos, il rend tout mon troupeau galeux ? » Alors le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit :
« فَمَنْ أَعْدَى الأَوَّلَ »
(faman ‘a`da l-‘awwal)
ce qui signifie : « Qui donc a contaminé le premier ? »
C’est-à-dire que Celui qui a créé la maladie en le premier chameau malade, là où il n’y avait pas de contagion, c’est Lui Qui créé la maladie en d’autres chameaux sans que ce soit la contagion qui soit créatrice.
Par ailleurs, faire les causes en se protégeant et en prenant les médicaments, ne contredit pas le fait de se fier à Allāh ni la croyance en la prédestination, car tout cela est par la prédestination de Allāh. Et c’est ce que les compagnons du Messager de Allāh salla l-Lahou `alayhi wasallam avaient compris. Al-Bayhaqiyy a rapporté que `Oumar Ibnou l-Khaṭṭāb était parti en direction du Châm durant son califat et que lorsqu’il était arrivé à Sargh, une région proche du Châm, Abou `Oubaydah Ibnou l-Jarrâḥ, que Allāh l’agrée, ainsi que ses compagnons l’avaient rencontré, et lui avaient dit que la peste s’était déclarée au Cham. Certains lui ont dit de ne pas se rendre au Châm pour ne pas être atteint par la peste et d’autres lui ont dit le contraire. `Oumar a rassemblé les gens et leur a dit qu’il allait retourner de là où il venait et qu’il n’allait pas au Châm. C’est alors que Abou `Oubaydah lui a dit : « Est-ce que tu retournes pour échapper à cette situation prédestiné par Allāh ? » Alors `Oumar, que Allāh l’agrée, lui a dit : « Si seulement c’était quelqu’un d’autre que toi qui l’avait dit, ô Abou `Oubaydah. » Puis il lui a dit : « Quoique que nous fassions cela sera par la prédestination de Dieu. Vois-tu, si tu avais des chameaux et que ces chameaux allaient dans une vallée où se trouve deux côtés: un côté fertile et un côté aride. N’est-ce pas que s’ils vont vers le côté fertile tu les auras fait paître par la prédestination de Dieu ? Et si tu les mènes dans le côté aride, tu les auras fait paître par la prédestination de Dieu ? » Entre temps, `Abdou r-Raḥmān Ibnou `Awf qui s’était absenté pour quelque affaire est revenu. Il a dit : « J’ai à ce propos une connaissance, car j’ai entendu le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam dire :
« إِذا سَمِعْتُمْ بِهِ (أَيِ الطاعُون) بِأَرْضٍ فَلا تَقْدَمُوا عَلَيْهِ وإِذا وَقَعَ بِأَرْضٍ وأَنْتُمْ فِيها فَلا تَخْرُجُوا فِرارًا مِنْهُ »
(‘idhâ sami`toum bihi -‘ayi t-ṭâ`ôun- bi’arḍin falâ taqdamôu `alayhi wa ’idhâ waqa`a bi’arḍin wa ’antoum fîhâ falâ takhroujôu firâran minh)
ce qui signifie: « Lorsque vous entendez que la peste a éclaté dans une région ne vous y rendez pas, et si elle éclate dans une région où vous vous trouvez, alors n’en sortez pas pour la fuir. »
C’est alors que `Oumar a remercié Dieu et il est parti.
La louange est à Allāh pour ce qu’Il nous as accordé comme connaissances, grâce auxquelles s’éclaire celui qui veut être sauvé dans l’au-delà, et qui s’est satisfait de la prédestination de Allāh et qui s’est fié à Allāh. Celui qui se fie à Allāh, Allāh lui suffit.
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