Allāh fait ce qu'Il veut, rien ne Lui est obligatoire
بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم
La louange est à Allāh, nous Le louons, nous recherchons Son aide, nous recherchons sa bonne guidée, nous demandons Son pardon, nous demandons qu’Il nous guide, nous demandons à Allāh qu’Il nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvaises œuvres. Celui que Allāh guide, c’est lui le bien guidé, et celui qu’Il égare, tu ne trouveras personne pour le guider.
Je témoigne qu’il n’est de dieu que Allāh, que Lui seul n’a pas d’associé, Il n’a pas de semblable, Il n’a pas d’équivalent, quoi que tu imagines en ton esprit, Allāh en est différent. Celui qui qualifie Allāh par un des sens des humains, il est certes devenu mécréant.
Je témoigne que notre maître, notre bien-aimé, notre guide, la cause de notre joie, Mouḥammad, est l’esclave de Allāh et Son Messager, celui qu’Il a élu, celui qu’Il agrée le plus. Allāh l’a envoyé avec la bonne guidée, avec la religion de vérité, en tant que guide annonciateur de bonne nouvelle et avertisseur d’un châtiment, appelant à la religion agréée par Allāh par Sa volonté, tel un flambeau radieux. Allāh a guidé grâce à lui la communauté, Il a dévoilé par lui les ténèbres, Il a fait sortir les gens de l’obscurité vers la lumière, que Allāh le rétribue du meilleur de ce dont Il a rétribué un prophète pour sa communauté.
Ô Allāh honore et élève davantage en degré notre maître Mouḥammad ainsi que sa famille et ses compagnons bons et purs et ceux qui les ont suivis correctement, parfaitement jusqu’au Jour dernier.
Après quoi, esclaves de Allāh, je me recommande ainsi qu’à vous-mêmes de faire preuve de piété à l’égard de Allāh Al-`ADHîm. Craignez donc Allāh le Seigneur des mondes. Allāh ta`ālā dit dans le Qour’ân honoré :
﴿ لَا يُسۡأَلُ عَمَّا يَفۡعَلُ وَهُمۡ يُسۡأَلُونَ ﴾
(lâ yous’alou `ammâ yaf`alou wa houm yous’alôun)
ce qui signifie: « Il n’est pas interrogé à propos de ce qu’Il fait alors qu’eux le seront. » [sourat al-‘Anbiyâ’ 'âyah 23]
Et d’après Abou hourayrah, que Allāh l’agrée, le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit:
« قارِبُوا وسَددُوا واعْلَمُوا أَنَّهُ لَنْ يَنْجُوَ أَحَدٌ مِنْكُمْ بِعَمَلِهِ »
(qâribôu wa saddidôu wa `lamôu ‘annahou lan yanjouwa ‘aḥadoun minkoum bi`amalih)
ce qui signifie: « Suivez la voie de juste milieu, soyez droits, et sachez que personne d’entre vous ne sera sauvé grâce à ses œuvres [uniquement]. » Ils lui ont dit: « Pas même toi, ô Messager de Allāh ? » Il a dit:
« وَلاَ أَنَا إِلَّا أَنْ يَتَغَمَّدَنِيَ اللهُ بِرَحْمَةٍ مِنْهُ وفَضْلٍ »
(wa lâ ‘anâ ‘il-lâ ‘an yataghammadaniya l-Lâhou biraḥmatin minhou wa faDl)
ce qui signifie: « Pas même moi, sauf si Allāh me couvre d’une miséricorde et d’une grâce de Sa part. » [rapporté par Mouslim]
c’est-à-dire qu’Il n’est pas un devoir pour Allāh de faire rentrer quiconque parmi vous au Paradis et de lui éviter l’enfer pour ses œuvres, même si ses œuvres étaient des actes d’adoration ayant duré mille ans. Quand bien même il serait la meilleure de Ses créatures, et il s’agit de notre Prophète Mouḥammad ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam, tout comme il l’a explicitement dit après que les compagnons lui avaient posé la question. Il avait répondu ce qui signifie: « Pas même moi, sauf si Allāh me couvre d’une miséricorde et d’une grâce de Sa part. »
Si tel est le cas pour les prophètes, et le meilleur des prophètes, que Allāh l’honore et l’élève davantage en degré, qu’en est-il pour ceux qui sont d’un degré inférieur au sien ?!
Sachez, chers frères, que la parole des gens de la vérité s’est accordée sur le fait que Allāh, rien n’est obligatoire pour Lui. Allāh soubḥânah est Celui Qui fait ce qu’Il veut, Il n’a ainsi personne qui Lui ordonne ou qui Lui interdit. Il ordonne à ses créatures ce qu’Il veut et Il interdit ce qu’Il veut, Il fait dans ce qui Lui appartient ce qu’Il veut, Il accorde à Qui Il veut, Il prive qui Il veut. Combien de vertueux qui n’ont pas beaucoup de subsistance, qui sont en proie aux épreuves dévastatrices, et qui restent fermes sur l’obéissance à Allāh… Et combien de gens corrompus eux-mêmes, qui corrompent sur terre et ne considèrent le droit de personne, qui ne tiennent aucun engagement et ne préservent aucun droit, et qui reçoivent une large subsistance. Ils vivent dans une grande félicité dans le bas monde, ils se sont laissés méprendre par les biens éphémères du bas monde et le chaytan les a dupés.
Allāh a la sagesse absolu ! Personne n’a à se rebeller contre Allāh en voyant pareille chose, tout comme personne n’a à se rebeller contre Allāh lorsqu’il voit la souffrance d’enfants ou encore le sacrifice de bêtes dont Allāh nous a rendu licite de tirer profit de leur viande.
Et encore, Allāh n’espère aucune récompense et ne craint aucun châtiment, Il ne tire aucun profit pour Lui-même grâce à Ses créatures tout comme Il ne repousse par elles aucune nuisance. Tandis que nous, nous pouvons tirer bénéfice ou subir une nuisance en fonction de nos actes. Celui qui obéit à Allāh, il aura tiré profit pour lui-même. Celui qui aura outrepassé les limites fixées par Allāh, il aura été injuste envers lui-même et aura mérité le châtiment douloureux de Allāh.
Le HafiDH Ibnou `Açâkir, dans son traité de croyance, a dit: « Tout bienfait de Sa part est une grâce et tout châtiment de Sa part est une justice. » Le verset et le ḥadīth indiquent bien ce sens-là. Abou Hayyân dans son exegèse al-Baḥrou l-MouHîT a dit : « Il n’est pas interrogé sur ce qu’Il ordonne et interdit à Ses esclaves, alors qu’eux seront interrogés sur leurs œuvres. » Fin de citation. Les gens seront interrogés, ils rendront des comptes, car ils ont reçu l’ordre d’accomplir ce que Allāh leur a ordonné de faire. Personne n’a à faire d’objection contre Allāh, car Il est le Créateur des gens, Il est Celui à Qui ils appartiennent en réalité. Il les rétribue en fonction de ce qu’ils accomplissent et Il n’est pas injuste envers eux.
L’injustice, c’est de contrevenir à l’ordre et à l’interdiction de celui qui ordonne et qui interdit. Ou encore, l’injustice c’est d’agir dans la propriété d’autrui sans son autorisation. Or, Allāh est Celui à Qui appartient la souveraineté qu’Il accorde aux créatures. Il fait dans ce qui Lui appartient ce qu’Il veut. Il est Celui Qui ordonne absolument ce qu’Il veut et Celui Qui interdit absolument ce qu’Il veut. L’injustice n’est pas concevable de Sa part. Allāh ta`ālā dit:
﴿ وَمَا رَبُّكَ بِظَلَّـٰمٖ لِّلۡعَبِيدِ ﴾
(wa mâ Rabbouka biDHallâmin lil-`abîd)
ce qui signifie: « Et ton Seigneur n’est en rien injuste envers les esclaves » [sourat FouSSilat / 46].
Il n’est pas valide de dire : « Il est obligatoire pour Dieu de faire telle chose », car cela veut dire qu’Il aurait à suivre les ordres d’autrui. Or, le fait d’avoir à suivre les ordres d’autrui contredit la divinité. Le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a précisé dans son ḥadīth ce sens, il a expliqué à la communauté le sens correct qu’il est un devoir d’avoir fermement établi dans le cœur.
An-Nawawiyy a dit dans le commentaire du ṣaḥīḥ de Mouslim: « La voie des gens de ‘Ahlou s-sounnah est qu’il n’est confirmé par la raison –c’est-à-dire par la raison à elle seule– aucune récompense, ni aucun châtiment, ni aucun devoir, ni aucune interdiction, ni aucune autre sorte des choses dont nous sommes responsables dans l’au-delà. Toutes ces choses ne sont confirmées que par la Loi révélée. La voie de ‘Ahlou s-sounnah est qu’il n’est pas un devoir pour Allāh ta`ālā d’accomplir quoi que ce soit. Le bas monde et l’au-delà Lui appartiennent, Il en fait ce qu’Il veut, Il ordonne ce qu’Il veut et interdit ce qu’Il veut. S’Il châtiait ceux qui sont obéissants et les vertueux dans leur totalité et qu’Il les faisait entrer en enfer, ce serait une justice de Sa part. Et s’Il les honore, leur accorde la récompense et les fait entrer au Paradis, c’est une grâce de Sa part. Et s’Il accordait la félicité aux mécréants et les faisait entrer au Paradis, Il aurait le droit de le faire. Mais Il nous a annoncé, et Sa nouvelle est vérité, qu’Il ne le fera pas, mais qu’Il pardonnera aux croyants et les fera entrer au Paradis par Sa miséricorde et qu’Il châtiera les mécréants et les fera entrer en enfer par Sa justice. Il y a donc dans ce ḥadīth, une preuve en faveur des gens de la vérité, que ce n’est pas obligatoire pour Allāh d’accorder la récompense et le Paradis à quiconque pour ses actes d’obéissance. »
Quant à la parole de Allāh dans sourat an-Naḥl verset 32:
﴿ ٱدۡخُلُواْ ٱلۡجَنَّةَ بِمَا كُنتُمۡ تَعۡمَلُونَ ﴾
(‘oudkhoulou l-jannata bimâ kountoum ta`malôun)
ce qui signifie: « Entrez au Paradis en rétribution des œuvres que vous avez accomplies » et Sa parole dans sourat al-Moursalât verset 43:
﴿ كُلُواْ وَٱشۡرَبُواْ هَنِيَٓٔۢا بِمَا كُنتُمۡ تَعۡمَلُونَ ﴾
(koulôu wa chrabôu hanî’an bimâ kountoum ta`malôun)
ce qui signifie: « Mangez et buvez en ayant le bonheur pour ce que vous avez accompli » et ce qui est de cet ordre des versets qui indiquent que les œuvres font entrer au Paradis, il n’y a pas de contradiction entre elles et ce ḥadīth honoré. Le sens de ces versets est que l’entrée au Paradis et la félicité au Paradis sont par les œuvres, c’est-à-dire par leur cause. Ceci est une miséricorde et une grâce de la part de Allāh, car Allāh a fait que les œuvres vertueuses soient une cause pour obtenir la réussite dans l’au-delà, par Sa miséricorde et non pas par le fait que quelqu’un L’aurait obligé à le faire.
Si on nous dit: « Mais que signifie alors la parole de Allāh ta`ālā dans sourat ar-Rôum verset 47:
﴿ وَكَانَ حَقًّا عَلَيۡنَا نَصۡرُ ٱلۡمُؤۡمِنِينَ ﴾
(wa kâna Haqqan `alaynâ naSrou l-mou’mînin)
dont on comprend que Allāh a promis la victoire aux croyants. Et que signifie ce qu’a rapporté al-Boukhâriyy d’après Mou`âdh que le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit:
« إِنَّ حَقَّ اللهِ عَلى العِبادِ أَنْ يَعْبُدُوهُ ولا يُشْرِكُوا بِهِ شَيْئًا وحَقَّ العِبادِ عَلى اللهِ أَنْ لا يُعَذبَ مَنْ لا يُشْرِكُ بِهِ شَيْئًا »
(‘inna Haqqa l-Lâhi `ala l-`ibâdi ‘an ya`boudôuhou wa lâ youchrikôu bihî chay’â, wa Haqqa l-`ibâdi `alâ l-Lâhi ‘an lâ you`adh-dhiba man lâ youchrikou bihi chay’â)
dont on comprend que le droit que Allāh a sur Ses esclaves c’est qu’ils L’adorent sans rien Lui associer, et que Allāh a promis de ne pas châtier éternellement quiconque L’aura adoré d’une adoration véritable.
La réponse à faire est que ce verset, ce ḥadīth et les textes qui sont de cet ordre signifient que Allāh a promis cela et Allāh ne manque pas à Sa promesse [et non pas que ce serait une obligation pour Allāh de la faire].
An-Nawawiyy a dit dans le commentaire du ṣaḥīḥ de Mouslim: « L’auteur de at-taḥrîr a dit: « Allāh soubḥânah est al-Haqq Celui Dont l’existence est confirmée et ne fait aucun doute, Al-Mawjôud Celui Qui existe, Al-‘Azaliyy Celui Qui est éternel exempt de début, Al-Bâqî Al-‘Abadiyy Celui Qui est éternel exempt de fin. La mort, le Paradis et l’enfer, sont une réalité –Haqq- c’est-à-dire que ce sont des choses qui auront lieu sans aucun doute. Ainsi, le droit –Haqq– que Allāh a sur Ses esclaves c’est le droit qu’Il a sur eux. Et la réalité qu’Il leur promet –Haqq–, c’est ce qui leur arrivera et se produira pour eux sans aucun doute. » »
Personne n’a à dire: « Allāh doit faire telle ou telle chose » ou n’a à dire : « Allāh s’est obligé lui-même à faire telle ou telle chose. » Alors gardez-vous, gardez-vous bien de telles paroles abominables, car rien n’est obligatoire pour Allāh, et Il est Celui Qui fait absolument ce qu’Il veut.
Voilà, et je demande pardon à Allāh.
https://www.islam.ms/?p=374