Châtiment, Félicité de la Tombe et l'interrogatoire des deux Anges Mounkar et Nakir
بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم
La louange est à Dieu le Créateur du monde Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, rien n’est tel que Lui et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent, et que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu’il craint pour elle soient accordées à notre maitre Mouḥammad Al-’Amîn, l’Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l’Islam la religion de tous les Prophètes du premier 'Adam au dernier Mouḥammad.
L'Imam Abôu Ḥanîfah, que Allāh l'agrée a dit dans Al-Fiqhou l-‘Akbar :
« وضغطة القبر وعذابه حق كائن للكفار ولبعض عصاة المسلمين »
ce qui signifie: « La pression de la tombe et son supplice sont une vérité. C'est quelque chose qui aura lieu pour le non-croyant et certains musulmans désobéissants.»
Il n'est donc pas permis de nier le supplice de la tombe. Nier le supplice de la tombe est de la mécréance. L'Imam Abôu Manṣôur Al-Baghdâdiyy dans son Livre Al-Farqou bayna l-Firaq a dit :
وقطعوا (أى أهل السنة والجماعة) بأن المنكرين لعذاب القبر يعذبون فى القبر (أى لكفرهم)
qui signifie : « Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ`ah ont été catégoriques à dire que ceux qui nient le supplice de la tombe seront suppliciés dans leur tombe [c'est-à-dire en raison de leur mécréance] »
Ainsi celui qui renie le châtiment de la tombe devient non-croyant, car il aura démentit la religion.
Allāh tabâraka wa ta`ālā dit :
﴿وَمَنْ أَعْرَضَ عَن ذِكْرِي فَإِنَّ لَهُ مَعِيشَةً ضَنكًا﴾
(wa man a`raḍa `an dhikrî fa'inna lahôu ma`îchatan ḍankâ)
ce qui signifie: « Celui qui se détourne de la Foi en Allāh ta`ālā, Allāh lui fera subir un séjour difficile. » [sourat Ṭâhâ / 124], c'est-à-dire dans la tombe tout comme l'a expliqué le Prophète Mouḥmmad ṣalla l-Lāh `alayhi wa sallam.
Parmi les preuves du supplice de la tombe, il y a la parole de Allāh tabâraka wa ta`ālā :
﴿ النَّارُ يُعْرَضُونَ عَلَيْهَا غُدُوًّا وَعَشِيًّا وَيَوْمَ تَقُومُ السَّاعَةُ أَدْخِلُوا آلَ فِرْعَوْنَ أَشَدَّ الْعَذَابِ ﴾
(An-nârou you`raḍôuna `alayhâ ghoudouwwan wa`achiyyâ ; wa yawma taqôumou s-sâ`atou 'adkhilôu 'âla fir`awna 'achadda l-`adhâb)
ce qui signifie : « Ils seront exposés au feu une fois en début de journée, une fois en fin de journée. Et au jour dernier, faites entrer ceux qui ont suivi Pharaon dans la mécréance au pire des châtiments ! » [sourat Ghâfir / 46].
Ce qui est visé ici par 'âla fir`awn, c'est-à-dire ceux qui l'ont suivi sur l'association et la mécréance. Ces gens-là seront exposés à l'enfer une fois au début du jour et une fois à la fin du jour. Ils seront emplis de terreur et de peur. Cette exposition n'aura pas lieu dans l'au-delà mais elle aura lieu avant le jour du jugement, tout comme cela est compris de cette 'ayah. Ce n'est pas non plus avant la mort tout comme cela est clair. Cela implique donc que cette exposition aura lieu dans la période de la tombe, dans le Barzakh, à savoir la période entre la mort et la résurrection.
Ces deux 'âyah concernent le châtiment de la tombe pour les non-croyants. Quant à ceux qui désobéissaient parmi les musulmans, qui commettaient les grands péchés et sont morts avant de s'en repentir, ceux-là sont de deux sortes: ceux que Allāh dispense du châtiment de la tombe et ceux qu'Il soumet à un supplice qu'Il interrompt et à qui Il reporte le reste du châtiment au jour dernier.
Al-Boukhâriyy et Mouslim ont rapporté de 'Anas que le Prophète Mouḥammad صلى الله عليه وسلم a dit :
« إِنَّ الْعَبْدَ إِذَا وُضِعَ فِي قَبْرِهِ وَتَوَلَّى عَنْهُ أَصْحَابُهُ إِنَّهُ لَيَسْمَعُ قَرْعَ نِعَالِهِمْ إِذَا انْصَرَفُوا أَتَاهُ مَلَكَانِ فَيُقْعِدَانِهِ فَيَقُولاَنِ : مَا كُنْتَ تَقُولُ فِي هَذَا الرَّجُلِ مُحَمَّد ؟ فَأَمَّا الْمُؤْمِنُ فَيَقُولُ: أَشْهَدُ أَنَّهُ عَبْدُ اللّهِ وَرَسُولُهُ، فَيُقَالُ لَهُ: أُنْظُرْ إِلَى مَقْعَدْكَ مِنَ النَّارِ أَبْدَلَكَ اللّهُ بِهِ مَقْعَداً مِنَ الْجَنَّةِ، فَيَرَاهُمَا جَمِيعاً، وَأَمَّا الْكَافِرُ أَوِ الْمُنَافِقُ فَيَقُولُ: لاَ أَدْرِي كُنْتُ أَقُولُ مَا يَقُولُ النَّاسُ فِيهِ، فَيُقَالُ: لاَ دَرَيْتَ وَلاَ تَلَيْتَ، ثُمَّ يُضْرَبُ بِمِطْرَقَةٍ مِنْ حَدِيدٍ بَيْنَ أُذُنَيْهِ فَيَصِيحُ صَيْحَةً يَسْمَعُهَا مَنْ يَلِيهِ إِلاَّ الثَّقَلَيْنِ »
('inna l-`abda 'idhâ wouḍi`a fi qabrihi wa tawallâ `anhou 'aṣ-ḥâbouhou wa 'innahou layasma`ou qar`a ni`âlihim 'idha n-ṣarafôu 'atâhou malakâni fayouq`idânihi fayaqôulâni : mâ kounta taqôulou fî hâdha r-rajouli Mouḥammad ? fa’amma l-mou’min –'ayi l-kâmil– fayaqôulou : 'ach-hadou 'annahou `abdou l-Lâhi wa raçôulouh fayouqâlou lahou : 'ounḍhour 'ilâ maq`adika mina n-nâri 'abdalaka l-Lâhou bihi maq`adan mina l-jannah fayarâhoumâ jamî`â wa 'amma l-kâfirou 'awi l-mounâfiqou fayaqôulou : lâ 'adrî, kountou 'aqôulou mâ yaqôulou n-nâçou fîhi, fayouqâl : lâ darayta wa lâ talayt thoumma youḍrabou bimiṭraqatin min ḥadîdin bayna 'oudhounayhi fayaṣīḥou ṣayḥatan yasma`ouhâ man yalîhi 'il-la th-thaqalayn)
ce qui signifie: « Quand l'homme est déposé dans sa tombe, et que ses compagnons le quittent, il entend le bruit de leurs semelles et lorsqu’ils se sont retirés, deux anges viennent à lui, le font asseoir et lui disent : "Que disais-tu à propos de cet homme Mouḥammad ?" Ainsi le croyant [complet] dira: "Je témoigne qu'il est l'esclave de Allāh et Son messager", alors on lui dira : "Regarde la place en enfer [que tu aurais eue si tu serais mort mécréant], Allāh te l'a échangée contre une place au paradis" et il les verra toutes deux. Quant au non-croyant ou à l'hypocrite [qui cache sa mécréance et se dit musulman], il dira: "Je ne sais pas, je disais ce que les gens disaient de lui". Alors on lui dira: "Tu n'as rien su et tu n'as rien dit", puis il sera frappé entre les deux oreilles avec une masse de fer et il criera d'un cri qu'entendront tous ceux qui se trouvent aux alentours sauf les hommes et les jinn ».
Ibnou Ḥibbân a rapporté d'après Abôu Hourayrah que le prophète Mouḥammad صلى الله عليه وسلم a dit :
« إِذَا قُبِرَ الْمَيتُ أَوِ الإِنْسَانُ أَتَاهُ مَلَكَانِ أَسْوَدَانِ أَزْرَقَانِ يُقَالُ لأَحَدِهِمَا مُنْكَرٌ وَلِلآخَرِ نَكِيرٌ، فَيَقُولاَنِ لَهُ: مَا كُنْتَ تَقُولُ فِي هَذَا الرَّجُلِ مُحَمَّد ؟ فَهُوَ قَائِلٌ مَا كَانَ يَقُولُ. فَإِنْ كَانَ مُؤْمِناً قَالَ هُوَ عَبْدُ اللَّهِ وَرَسُولُهُ أَشْهَدُ أَنْ لاَ إِلَهَ إِلاَّ اللَّهُ وَأَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّداً عَبْدُهُ وَرَسُولُهُ. فَيَقُولاَنِ لَهُ: إِنْ كُنَّا لَنَعْلَمُ أَنَّكَ لَتَقُولُ ذَلِكَ ، ثُمَّ يُفْسَحُ لَهُ فِي قَبْرِهِ سَبْعُونَ ذِرَاعاً فِي سَبْعِينَ ذِرَاعاً ، وَيُنَوَّرُ لَهُ فِيهِ ، فَيُقَالُ لَهُ: نَمْ، فَيَنَامُ كَنَوْمِ الْعَرُوسِ الَّذِي لاَ يُوقِظُهُ إِلاَّ أَحَبُّ أَهْلِهِ حَتَّى يَبْعَثَهُ اللَّهُ مِنْ مَضْجَعِهِ ذَلِكَ. فَإِنْ كَانَ مُنَافِقاً قَالَ: لاَ أَدْرِي، كُنْتُ أَسْمَعُ النَّاسَ يَقُولُونَ شَيْئاً فَكُنْتُ أَقُولُهُ. فَيَقُولاَنِ لَهُ: إِنْ كُنَّا لَنَعْلَمُ أَنَّكَ تَقُولُ ذَلِكَ، ثُمَّ يُقَالُ لِلأَرْضِ الْتَئِمِي فَتَلْتَئْمُ عَلَيْهِ حَتَّى تَخْتَلِفَ أَضْلاَعُهُ فَلاَ يَزَالُ مُعَذَّباً حَتَّى يَبْعَثَهُ اللَّهُ تَعَالىَ مِنْ مَضْجَعِهِ ذَلِك »
('idhâ qoubira l-mayyitou 'awi l-'insânou 'atâhou malakâni 'aswadâni 'azraqâni youqâlou li’aḥadihimâ Mounkaroun wa lil-'âkhari Nakîroun fayaqôulâni lahou : mâ kounta taqôulou fî hâdha r-rajouli Mouḥammad ? fahouwa qâ’iloun mâ kâna yaqôul : fa’in kâna mou’minan qâla : houwa `abdou l-Lâhi wa raçôulouhou 'ach-hadou 'an lâ 'ilâha 'il-la l-Lâhou wa 'ach-hadou 'anna Mouḥammadan `abdouhou wa raçôulouh fayaqôulâni lahou : 'in kounnâ lana`lamou 'annaka lataqôulou dhâlik ; thoumma youfsaḥou lahou fî qabrihi sab`îna ḍhirâ`an fî sab`îna dhirâ`an wa younawwarou lahou fîh ; fayouqâlou lahou : nam ; fayanâmou kanawmi l-`arouçi l-ladhî lâ yôuqiḍhouhou 'il-lâ 'aḥabbou 'ahlihi ḥattâ yab`athahou l-Lâhou min maḍja`ihi dhâlik ; fa’in kâna mounâfiqan qâla : lâ 'adrî kountou 'asma`ou n-nâça yaqôulôuna chay’an fakountou 'aqôulouh ; fayaqôulâni lahou : 'in kounnâ lana`lamou 'annaka taqôulou dhâlik ; thoumma youqâlou lil-'arḍi l-ta’imî fatalta’imou `alayhi ḥattâ takhtalifa 'aḍlâ`ouhou falâ yazâlou mou`adh-dhaban ḥattâ yab`athahou l-Lâhou ta`ālā min maḍja`ihi dhâlik)
ce qui signifie : « Quand le mort ou l'homme est enterré, viennent à lui deux anges bleu-noir, l'un s'appelle Mounkar et l'autre Nakîr, et ils lui disent : "Que disais-tu de cet homme Mouḥammad ?" Et il dira ce qu'il disait [auparavant] ; s'il était croyant, il dira : "C'est l'esclave de Allāh et Son messager, je témoigne qu'il n'est de dieu que Allāh et je témoigne que Mouḥammad est Son esclave et Son messager". Les anges lui diront : "Certes nous savions que tu dirais cela", puis sa tombe sera élargie de soixante-dix coudées sur soixante-dix coudées et sera illuminée pour lui. Puis on lui dira : "Dors", alors il dormira du sommeil du nouveau marié qui ne sera réveillé que par l’être le plus cher de sa famille, jusqu’à ce que Allāh le ressuscite de cette couche là. S'il était hypocrite, il dira : "Je ne sais pas. J'entendais les gens dire quelque chose et je disais comme eux". Ils lui diront : "Certes, nous savions que tu dirais cela". Puis, il sera dit à la terre de se refermer et elle se refermera sur lui jusqu'à ce que ses côtes s'entremêlent. Il restera dans le châtiment jusqu'à ce que Allāh ta`ālā le ressuscite de cette situation »
Dans ces ḥadīths il y a confirmation du retour de l'âme au corps et de la perception sensorielle dans la tombe. Ces ḥadīth sont une preuve que la pression de la tombe n'aura pas lieu pour tous les gens comme le prétendent certains ignorants, en effet les musulmans pieux, les saints et les prophètes ne subiront pas la pression de la tombe mais au contraire la tombe s'élargit pour eux 70 coudées sur 70 ou plus.
Cette félicité sera pour le croyant fort, celui qui se sera acquitté des obligations et aura évité les péchés. C'est celui à propos duquel le Messager de Allāh صلى الله عليه وسلم a dit :
« الدُّنْيَا سِجْنُ الْمُؤْمِنِ وَسَنَتُهُ، فَإِذَا فَارَقَ الدُّنْيَا فَارَقَ السِّجْنَ وَالسَّنَةَ »
(ad-dounyâ sijnou l-mou’mini wa sanatouh fa’idhâ fâraqa d-dounyâ fâraqa s-sijna wa s-sanah)
ce qui signifie : « Le bas-monde est la prison du croyant et le lieu de sa fatigue. Ainsi, lorsqu'il quitte le bas-monde, il a quitté la prison et le lieu de la fatigue », il s'agit donc du croyant accompli, [rapporté par Ibnou Ḥibbân qui l'a jugé sûr].
D'après `Abdou l-Lâh Ibnou `Amr, le Messager de Allāh صلى الله عليه وسلم a cité les examinateurs de la tombe. `Oumar Ibnou l-Khaṭṭâb, que Allāh l'agrée, a alors dit: « Est-ce que nous reprendrons conscience, Ô Messager de Allāh ? » le prophète صلى الله عليه وسلم lui a dit :
« نَعَمْ كَهَيْئَتِكُمْ الْيَوْمَ »
(na`am kahay’atikoumou l-yawm)
[rapporté par Al-Boukhâriyy] ce qui signifie : « Oui, tout comme vous êtes conscients aujourd'hui ». `Oumar a alors dit : « Il ne reste plus rien à dire ».
Voici donc ce qu'ont rapporté Al-Boukhâriyy, Mouslim, At-Tirmidhiyy, Abôu Dâwôud et An-Naçâ'iyy d'après Ibnou `Abbâs : le Messager de Allāh est passé près de deux tombes, il a dit :
« إِنَّهُمَا لَيُعَذَّبَانِ وَمَا يُعَذَّبَانِ فِي كَبِيرِ إِثْمٍ »
('innahoumâ layou`adh-dhabâni wa mâ you`adh-dhabâni fî kabîri 'ithm)
ce qui signifie : « Certes, ils sont en train de subir un châtiment pour une chose qui n'apparaît pas très grave aux gens ». Il a dit :
« بَلَى أَمَّا أَحَدُهُمَا فَكَانَ يَمْشِي باِلنَّمِيمَةِ، وَأَمَّا الآخَرُ فَكَانَ لاَ يَسْتَتِرُ مِنَ الْبَوِل »
(balâ ! 'ammâ 'aḥadouhoumâ fakâna yamchî bi n-namîmah, wa 'amma l-'âkhar fakâna lâ yastatirou mina l-bawl)
ce qui signifie : « Oh que oui ! [ce sont des grands péchés] Certes l'un des deux rapportait la parole des uns aux autres pour semer la discorde tandis que l'autre se souillait avec l'urine ». Ensuite, il a demandé une palme encore verte qu'il a fendue en deux et il a planté une moitié sur chacune des deux tombes. Puis il a dit :
« لَعَلَّهُ يُخَفَّفُ عَنْهُمَا »
(la`allahou youkhaffafou `anhoumâ)
ce qui signifie : « Peut-être [leur supplice] sera-t-il allégé » c'est à dire la cause de la palme verte qui fait le tasbīḥ (la glorification de Allāh).
Et sache qu'il a été confirmé dans les nouvelles sûres que l'âme retourne au corps dans la tombe, comme dans le ḥadīth de Al-Barrâ' Ibnou `Āzib qui a été rapporté par Al-Ḥâkim, Al-Bayhaqiyy et Abôu `Ouwânah et qui a été jugé sûr par plus d'un savant et le ḥadīth de Ibnou `Abbâs :
« مَا مِنْ أَحَدٍ يَمُرُّ بِقَبْرِ أَخِيهِ الْمُؤْمِنِ كَانَ يَعْرِفُهُ فِي الدُّنْيَا فَيُسَلِّمُ عَلَيْهِ إِلاَّ عَرَفَهُ وَرَدَّ عَلَيْهِ السَّلاَمَ »
(mâ min 'aḥadin yamourrou bi-qabri 'akhîhi l-mou’mini kâna ya`rifouhou fi d-dounyâ fa-sallama `alayhi 'illâ `arafahou wa radda `alayhi s-salâm)
ce qui signifie : « Nul ne passe près de la tombe de son frère croyant qu'il connaissait dans le bas-monde et ne lui passe le salâm sans que celui ci le reconnaisse et lui rende le salam » [rapporté par Ibnou `Abdi l-Barr et `Abdou l-Ḥaqq Al-'Ichbîliyy qui lui a donné le degré de sûr]. C'est un ḥadīth long, dans lequel il est cité :
« ويعاد الرّوح إلى الجسد »
(wa you`ādou r-rôuḥou 'ila l-jasad)
ce qui signifie: « et l'âme revient au corps ».
Cela requiert donc que l'âme revienne à tout le corps –et c'est le sens qui vient communément à l'esprit du ḥadīth– ou à une partie du corps.
Le retour de la vie dans la tombe est encore plus certain pour les prophètes : il a été rapporté du ḥadīth de 'Anas d'après le Prophète صلى الله عليه وسلم :
« الأَنْبِيَاءُ أَحْيَاءٌ فِي قُبُورِهِمْ يُصَلُّونَ »
('al-anbiyâ’ou 'aḥyâ’oun fî qoubôurihim youṣallôun)
ce qui signifie : « Les prophètes sont vivants dans leurs tombes, ils accomplissent la prière », [rapporté par Al-Bayhaqiyy qui l'a jugé sûr tout comme Al-ḥâfiḍh (Ibnou Ḥajar) qui l'a validé].
Où va l'âme après la mort ?
Ensuite, lorsque tout le corps est désintégré (à l'exception des prophètes , des martyrs de combat et de certains saints) et qu'il ne reste que le petit os de l'extrémité de la colonne vertébrale, l'âme du croyant pieux va au paradis, il a été rapporté dans le ḥadīth que son âme prend la forme d'un oiseau et mange des fruits des arbres du Paradis. Quant aux désobéissants musulmans, ceux qui commettaient les grands péchés et sont morts sans repentir, après la désintégration du corps, leurs âmes vont dans l'espace compris entre le ciel et la terre et certaines dans le premier ciel. Les âmes des non-croyants, après la désintégration du corps vont subir un supplice à sijjîn qui est un endroit sur la terre la plus basse c'est-à-dire la septième terre. Quant aux martyrs, leurs âmes montent directement au paradis.
Remarque : Le prophète, les martyrs ainsi que les enfants sont exemptés de l'interrogatoire.
Si quelqu'un dit : comment est-il possible d'interroger un si grand nombre de morts ?
La réponse se trouve dans la parole de Al-Ḥalîmîyy : « Le plus probable, c'est que les anges de l'interrogatoire représentent un groupe nombreux, dont certains sont appelés Mounkar et d'autres Nakîr. Ainsi, à chaque mort sont envoyés deux d'entre eux ».
Quant à ce qu’a rapporté Al-Boukhâriyy et Mouslim du ḥadīth de `Abdou l-Lâh fils de `Oumar que Allāh les agrée tous les deux que le Messager de Allāh, ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit :
« الميت يعذب في قبره بما نيح عليه »
Ce ḥadīth veut dire que si le défunt avait recommandé de se lamenter sur lui, il sera châtié dans sa tombe pour les lamentations qui auront été faites pour lui ; ou s’il savait que sa famille allait se lamenter sur lui et il ne leur a pas renié tout en espérant qu’ils acceptent de lui ; sinon c’est connu que la personne n’est pas châtiée à cause du péché d’autrui.
الحمد لله رب العالمين
La louange est à Allāh, le Créateur du monde.
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