Persévérer sur l’adoration de Allāh. Signification de l'adoration
بِسمِ اللهِ الرَّحمـنِ الرَّحِيم
La louange est à Dieu le Créateur du monde Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, rien n’est tel que Lui et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent. Et que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu’il craint pour elle soient accordées à notre maître Mouḥammad Al-’Amîn, l’Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l’Islam la religion de tous les Prophètes du premier ‘Adam au dernier Mouḥammad.
La parole des savants {en arabe} (lâ ma`bôuda bi ḥaqqin 'il-la l-Lâh) signifie : « Nul ne mérite d’être adoré sinon Allāh » c’est-à-dire personne ne mérite que l’on se soumette à lui d’une extrême soumission sinon Allāh, comme l’a expliqué l’Imâm, le Hâfidh, le spécialiste de la jurisprudence, le linguiste Taqiyyou d-Dîn as-Soubkiyy et d’autres que lui. Les termes de as-Soubkiyy sont :
" العبادة أقصى غاية الخشوع والخضوع "
(al-`ibâdatou 'aqṣâ ghâyati l-khouchôu`i wa l-khouḍôu`)
Al-`ibâdah – l’adoration – est l’extrême limite de la crainte et de la soumission.
C’est ce sens de al-`ibâdah –l'adoration– qui est visé dans la parole de Allāh ta`ālā :
﴿لاَ إِلـهَ إِلاَّ أَنَـا فَاعْبُدُونِ﴾
(lâ 'ilâha 'il-lâ 'anâ fa`boudôun)
qui signifie: « Il n’est de dieu que Moi, alors adorez-Moi » {sourat Al-'Anbiya / 25} et dans la parole de Allāh ta`ālā :
﴿إِيَّاكَ نَعْبُدُ﴾
('iyyâka na`boudou)
qui signifie: « Nous n'adorons que Toi » {sourat Al-Fâtiḥah / 5}. C'est cette adoration qui n'est que pour Allāh ta`ālā, telle que si quelqu’un la voue à autre que Allāh, il devient mouchrik, non-croyant. Il ne s’agit pas du simple appel , de la simple demande d’aide ni du simple appel au secours ni de la simple crainte ni de la simple supplication, ni de la simple obéissance à une créature. Ainsi le fait d'obéir à quelqu'un dans un péché (qui n'est pas de la mécréance) sans considérer qu'il a le droit d'ordonner ce péché, ceci ne constitue pas une adoration envers cette personne, ce n'est pas de la mécréance mais c'est un péché.
Explication du ḥadīth: Persévérer sur l’adoration à l’époque des discordes
Mes frères de Foi, je vous recommande et je me recommande à moi-même, de faire preuve de piété à l’égard de Allāh, Lui Qui dit dans Son Livre qui ne comporte pas de contradiction :
﴿ وَاعْبُدْ رَبَّكَ حَتَّى يَأْتِيَكَ الْيَقِينُ ﴾
(wa`boud Rabbaka ḥattâ ya’tiyaka l-yaqîn)
ce qui signifie: « Persévère sur l’adoration de ton Seigneur jusqu’à ce que vienne à toi la mort. » [sôurat Al-Ḥajar / ’âyah 99]
Mouslim a rapporté de Ma`qal Ibnou Yaçar, que Allāh l’agrée, que le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit:
« العبادة في الهَرْجِ كهِجْرةٍ إِلي »
(al-`ibâdatou fi l-harji kahijratin ‘ilayya)
ce qui signifie: « Persévérer sur l’adoration à l’époque des tueries sera comme faire l’émigration pour me rejoindre. »
Sachez, vous-tous les croyants, que Allāh `azza wa jall nous a créés, nous a fait exister dans ce bas monde caduque, éphémère, pour une sagesse éminente et très importante: Il nous a créés afin de nous ordonner de L’adorer, Lui Seul sans rien Lui associer, afin de Lui obéir en tous les ordres qu’Il nous a donnés, et de nous abstenir de tout ce qu’Il nous a interdit, car Allāh soubḥânahôu wa ta`ālā mérite d’être adoré. En effet, Allāh est Celui Qui donne les ordres alors nul ne Lui en donne, Il est Celui Qui fixe les interdits alors que nul ne Lui en fixe. Allāh ta`ālā dit:
﴿ وَمَا خَلَقْتُ الْجِنَّ وَالْإِنْسَ إِلَّا لِيَعْبُدُونِ مَا أُرِيدُ مِنْهُم مّن رِّزْقٍ وَمَا أُرِيدُ أَنْ يُطْعِمُونِ ﴾
(wamâ khalaqtou l-jinna wal-‘insâna ‘il-lâ liya`boudôuni mâ ‘ourîdou minhoum min rizqin wamâ ‘ourîdou ‘an youṭ`imôuni)
ce qui signifie: « Je n’ai créé les jinns et les humains que pour leur ordonner de M’adorer, Je ne cherche aucune subsistance de leur part pas plus que Je ne cherche à ce qu’ils Me nourrissent. » [sôurat Adh-Dhâriyât /’âyah 56-57]
Que Dieu soit glorifié et davantage magnifié et que Ses noms soient honorés. Il nous a ordonné d’accomplir les obligations et d’éviter les péchés. C’est donc un devoir pour nous, de nous rapprocher de Son agrément, en accomplissant les devoirs et tout ce qu’Il a rendu obligatoire sur nous, et en s’abstenant de ce qu’Il a interdit et tout ce contre quoi Il nous a mis en garde. Et la meilleure des choses qui permette à l’esclave de se rapprocher de l’agrément de son Seigneur, c’est d’accomplir les devoirs et d’abandonner les péchés.
Al-Boukhâriyy a rapporté de Abôu Hourayrah, que Allāh l’agrée, que le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wasallam a dit dans ce qu’il rapporte de son Seigneur tabâraka wata`ālā, qu’Il a dit:
« وما تقرّبَ إليَّ عبدي بشيءٍ أَحَبَّ إليَّ ممّا افترضتُ عليه »
(wa mâ taqarraba ‘ilayya `abdî bichay’in ‘aḥabba ‘ilayya mimma ftaraḍtou `alayhi)
ce qui signifie: « Mon esclave ne se rapproche pas tant de Mon agrément que par ce que J’ai rendu obligatoire sur lui. » Ce ḥadīth indique l’éminence du mérite qu’il y a à persévérer à accomplir les obligations ; et il n’y a aucun doute que la plus haute et la meilleure des obligations, c’est de croire en Dieu et en Son Messager.
Le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit:
« أفضلُ الأعمال إيمانٌ بالله ورسوله »
(‘afḍalou l-‘a`mâli ‘îmânoun bil-Lâhi waraçôulih)
ce qui signifie: « La meilleure des œuvres, c’est la croyance en Dieu et en Son Messager. » [rapporté par Al-Boukhâriyy]
Que l’on sache que la persévérance à accomplir les obligations et à abandonner les péchés est la voie pour être sauf au Jour du jugement et pour entrer au Paradis sans aucun châtiment.
Bonheur à celui qui a adopté la piété pour conduite, qui a veillé à soigner ce qui apparait de lui et son for intérieur, qui a pris le chemin de droiture dans ses quelques jours de bas-monde afin d’être gagnant dans des jours qui seront beaucoup plus longs, notamment un jour où ni les biens ni les enfants ne seront plus d’aucune utilité sauf pour qui viendra avec un cœur sain de toute mécréance.
At-Tirmidhiyy a en effet rapporté de Mou`âdh Ibnou Jabal, que Allāh l’agrée, qu’il avait demandé ce qui signifie: « J’ai dit au Messager de Allāh: indique-moi un acte qui me fasse entrer au Paradis et qui me fasse éloigner de l’enfer » il lui avait répondu:
« لقد سألتَ عن عظيمٍ وإنه لَيسيرٌ على مَن يسّره اللهُ تعالى عليه تعبدُ اللهَ لا تُشرِكُ به شيئٌا وتُقيم الصلاةَ وتُؤتي الزكاةَ وتصومُ رمضانَ وتحُجُّ البيتَ إنِ استطعتَ إليه سبيلًا »
(laqad sa’alta `an `aḍhîmin wa’innahou layacîroun `alâ man yassarahou l-Lâhou ta`ālā `alayh, ta`boudou l-Lâha lâ touchrikou bihî chay’â watouqîmou ṣ-ṣalâta watou’ti z-zakâta wataṣôumou ramaḍâna wataḥoujjou l-bayta ‘ini staṭa`ta ‘ilayhi sabîlâ)
ce qui signifie: « Tu as demandé là quelque chose de bien éminent, mais néanmoins facile pour celui à qui Allāh le facilite: tu adores Dieu sans rien Lui associer, et tu accomplis la prière, tu t’acquittes de la zakât, tu jeûnes Ramaḍān, et tu fais le pèlerinage à La Mecque si tu en as la capacité. »
Ce compagnon éminent Mou`âdh Ibnou Jabal, qui est connu parmi les compagnons pour son mérite et pour son haut degré, sa persévérance à faire le bien l’avait amené à interroger le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wasallam et à lui poser cette question éminente ; et le Messager de Allāh lui a indiqué un grand bien, il lui a ordonné de persévérer sur l’adoration de Dieu, d’être sur l’obéissance à Dieu et de ne rien Lui associer.
Il convient de parler, ici, de comment on explique l’adoration, car beaucoup gens ne connaissent pas le sens même de l’adoration.
L’adoration, tout comme l’ont expliqué les gens de science, c’est l’extrême limite de la crainte et de la soumission. Cela a été rapporté par Az-Zabîdiyy, dans son commentaire du Qâmôuṣ, le fameux dictionnaire de la langue arabe, d’après As-Soubkiyy, que Allāh lui fasse miséricorde.
Celui qui voue son adoration à autre que Dieu ne fait pas partie des musulmans.
Allāh `azza wajall dit:
﴿ إِنَّ هَذِهِ أُمَّتُكُمْ أُمَّةً وَاحِدَةً وَأَنَا رَبُّكُمْ فَاعْبُدُونِ ﴾
(‘inna hâdhihî ‘oummatoukoum ‘oummatan wâḥidatan wa’ana Rabboukoum fa`boudôuni)
ce qui signifie: « Certes, ceci est votre communauté, une seule et unique communauté et Je suis votre Seigneur, alors adorez-Moi. » [sôurat Al-‘Anbiyâ’ / ’âyah 92]
La communauté islamique est unique, sa croyance est unique. Tout musulman, partout sur terre, d’une extrémité à l’autre, a pour croyance que Allāh est unique, qu’Il n’a pas d’associé, qu’Il n’a pas de semblable ni d’égal, qu’Il existe sans endroit, Il n’a aucune ressemblance avec quoi que ce soit et que rien n’a de ressemblance avec Lui, quoi que tu imagines en ton esprit, Allāh en est différent.
Chaque musulman a pour croyance que nul ne mérite d’être adoré si ce n’est Allāh ta`ālā Lui Seul, qu’il n’est pas permis de glorifier quelqu’un comme on glorifierait Dieu, qu’il n’est pas permis de se soumettre à quelqu’un d’une extrême soumission sinon à Dieu gloire à Lui, uniquement, et que celui qui le ferait deviendrait non-croyant, que Dieu nous en préserve. Et ceci est une réalité, deux musulmans ne divergent pas à ce sujet.
C’est pour cela que nous appelons à persévérer sur l’adoration de Allāh ta`ālā. Nous appelons à l’attachement complet et parfait à la révélation, à la solidarité, au soutien les uns des autres, à l’entraide pour l’obéissance à Allāh ta`ālā, à s’attacher à cette voie ferme que Allāh nous a indiquée, à l’Islam, surtout dans cette période difficile durant laquelle les divergences et les erreurs se sont multipliées, dans laquelle le mal a augmenté ainsi que la corruption.
Nous constatons, dans cette époque, que celui qui s’attache à sa religion est comme quelqu’un qui tiendrait dans sa main un charbon ardent. Vous avez tous entendu parler ou constaté de visu la réalité des pays et des populations. S’il en est ainsi, alors nous recommandons d’œuvrer conformément au ḥadīth du Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam:
« العبادة في الهَرْجِ كهِجْرةٍ إِلي »
(al-`ibâdatou fi l-harji kahijratin ‘ilayya)
ce qui signifie: « Persévérer sur l’adoration à l’époque des tueries sera comme faire l’émigration pour me rejoindre. »
Félicitation et bonheur à celui qui applique ce à quoi le Prophète honoré ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam nous incite dans ce ḥadīth.
Il nous a encouragés dans ce ḥadīth à nous occuper de l’adoration dans les périodes de tueries (harj). Et le (harj) signifie la multiplication des homicides. Et voici que nous vivons dans cette époque de meurtres et de massacres. Nous vivons dans une période de troubles, qui se succèdent comme des pans de murs obscurs. Que chacun d’entre nous s’occupe, dans ces jours-ci, à adorer son Seigneur, pour gagner ce grand mérite.
En effet, le Messager a comparé la récompense de celui qui se consacrera à l’adoration durant ces périodes de grand nombre d’homicides, à la récompense de qui a fait l’émigration pour le rejoindre lorsque l’émigration était une obligation.
En effet à une époque, l’émigration était obligatoire pour tout musulman qui en était capable. C’était donc un devoir pour toute personne qui pouvait faire l’émigration, d’émigrer pour rejoindre le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam à Médine l’Illuminée. Ensuite ce jugement a été abrogé par révélation après que le Messager de Allāh a conquis La Mecque Honorée. C’est-à-dire qu’après cela l’émigration a cessé d’être obligatoire.
Celui qui s’occupe de l’adoration dans une période de grande dissension, de grand nombre d’homicides, de (harj), il aura une récompense semblable à la récompense de ceux qui ont émigré dans la voie que Allāh agrée pour rejoindre le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam.
Cela ne veut pas dire qu’il aura une récompense strictement égale à celle des émigrants mais une récompense similaire. Une récompense qui ressemble à la récompense d’un homme ou d’une femme qui a émigré dans le désert, qui a supporté les difficultés du voyage, les douleurs du départ, les épreuves du voyage par obéissance à Allāh ta`ālā et à Son Messager.
Quel bienfait, quelle récompense et quelle grâce que ce grand mérite qu’obtiendra celui qui se consacrera à l’adoration dans cette époque, et qui aura délaissé ce dont nombre de gens se préoccupent, à savoir la multitude de combats et d’homicides blâmables qui nous ont été interdits.
Allāh dit à Son bien-aimé le Prophète élu ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam:
﴿ وَاعْبُدْ رَبَّكَ حَتَّى يَأْتِيَكَ الْيَقِينُ ﴾
(wa`boud Rabbaka ḥattâ ya’tiyaka l-yaqîn)
ce qui signifie: « Et persévère sur l’adoration de ton Seigneur jusqu’à ce que vienne à toi la mort » [sôurat Al-Ḥajar / ’âyah 99] c’est-à-dire persévère à adorer ton Seigneur Al-Laṭîf, Celui Qui sait les choses cachées, Al-Karîm, Celui Qui accorde beaucoup de grâces, Ar-Raḥîm, Celui Qui accorde beaucoup de miséricordes aux croyants, jusqu’à ce que vienne la certitude (al-yaqîn), et (al-yaqîn) ici c’est la mort car la connaissance de la survenue de la mort est une certitude ; aucune personne sensée n’en doute. Cela veut dire : occupe ton temps par l’adoration tant que tu es vivant, tant que tu es dans ce bas monde, occupe-toi par l’adoration de Dieu, même si tu es éprouvé, même si tu as beaucoup de difficultés. Alors soulage-toi par la prière, elle est la meilleure des adorations après la croyance en Dieu et en Son Messager.
AHmad a rapporté dans son Mousnad, d’après Houdhayfah, que Allāh l’agréé, que lorsque le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam était éprouvé, il faisait la prière.
Par conséquent, quelqu’un qui aura connu la réalité du bas monde aura forcément occupé son temps par l’adoration de Allāh ta`ālā, il aura fait preuve de piété envers son Seigneur et aura multiplié les actes de bien. Et quand il voit les gens s’engager dans des discordes, il ne s’engage pas avec eux mais il persévère sur la bienfaisance, sur l’adoration.
On a dit que le bas monde est comme un instant, alors soit pendant cet instant obéissant.
Il a été rapporté de l’Imâm Al-Boukhâriyy, que Allāh l’agréé, qu’il a dit:
Profite du temps libre pour accomplir des prières,
car ta mort peut t’arriver sans que tu t’y attendes,
Combien de bien portants sont morts sans maladies,
leur âme saine étant partie en leur échappant.
Ayant tenu mes propos, je demande que Allāh me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.
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