Rechercher des Bénédictions par les Traces Physiques du Prophète Mouḥammad tabarrouk
بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم
La louange est à Allāh. Nous Le louons. Nous demandons qu'Il nous aide et qu'Il nous maintienne sur la voie de droiture. Nous Le remercions et nous recherchons Sa protection contre le mal de nos âmes. Certes, celui que Allāh guide est bien guidé et nul ne peut guider celui qu’Il égare. Je témoigne qu'il n'est de dieu que Dieu, Celui Qui est Unique, Qui n’a ni associé ni semblable ni égal et je témoigne que notre maître, notre bien-aimé, notre chef, notre guide, la joie de nos yeux, Mouḥammad est Son esclave, Son messager, Son élu et la créature qu'Il agrée le plus. Que Allāh l'élève davantage en degrés, lui ainsi que tous les autres Messagers.
Le tabarrouk, la recherche des bénédictions par le Prophète et par ses traces est permis.
ALLAH ta`ālā dit en attribuant le discours à Yôuçouf:
﴿ اِذْهَبُوا بِقَمِيصِي هَذٰا فَأَلْقُوهُ عَلىٰ وَجْهِ أَبِي يَأْتِ بَصِيرًا ﴾
(‘idh-habôu biqamîSî hâdhâ fa’alqôuhou `alâ wajhi ‘abî ya’ti baSîrâ)
ce qui signifie : « Prenez ma chemise et passez-la sur le visage de mon père, il recouvrera la vue » [sôurat Yôuçouf / 93].
Allāh ta`ālā dit:
﴿ يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُواْ اتَّقُواْ اللّهَ وَابْتَغُواْ إِلَيهِ الْوَسِيلَةَ ﴾
(Yâ 'ayyouha l-ladhîna 'Amanôu 'it-taqou l-Lâh wa btaghôu 'ilayhi l-wasîlah)
ce qui signifie : « Ô vous qui avez cru, faîtes preuve de piété à l’égard de Allāh, et cherchez les causes qui vous rapprochent de l'agrément de Allāh » [ sourat Al-Mâ'idah /35].
La recherche des bénédictions par les traces physiques du Prophète Mouḥammad est une cause permise selon l'unanimité des savants musulmans tout en croyant que Dieu est le Seul Créateur du profit et de la nuisance.
Sachez que les compagnons, que Allāh les agrée, recherchaient les bénédictions de Allāh par les traces du Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa ṣallam de son vivant et après sa mort.
Les musulmans n'ont cessé de suivre cette voie jusqu'à aujourd’hui. On connaît le caractère licite de at-tabarrouk, par les actes du Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa ṣallam puisque lui même a partagé ses ongles ainsi que ses cheveux lorsqu'il s'est fait raser la tête lors du pèlerinage de l’adieu.
La distribution de ses cheveux a été citée par Al-Boukhâriyy et Mouslim d'après le ḥadīth de 'Anas.
Dans la version de Mouslim, 'Anas dit : " Une fois accomplis le lancer à Jamratou l-`Aqabah et l'égorgement de son offrande, le Prophète, lors de son rasage rituel, a tendu au barbier la partie droite de sa tête. Celui-ci l'a rasée puis il a appelé Abôu TalHah Al-'Anŝâriyy et lui a donné les cheveux. Ensuite, le Prophète a tendu au barbier la partie gauche de sa tête et lui a dit : (‘iHliq) ce qui signifie : « Rase ». Le barbier s’est exécuté. Le Prophète a donné les cheveux à Abôu TalHah et lui a dit:
« إقسمهُ بين النَّاس »
('iqsimhou bayna nnâs)
ce qui signifie : « Distribue-le aux gens ».
Dans une version, rapportée par Mouslim également, il est dit : " Il a donc commencé par la partie droite et fait distribuer aux gens ses cheveux un par un et deux par deux ". Ensuite, il lui dit de faire de même pour la partie gauche et dit ensuite: (hâhouna ‘Abôu TalHah) ce qui signifie: « Viens ici Abôu TalHah » et il les a remis à Abôu TalHah.
Dans une autre version, rapportée également par Mouslim, le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa ṣallam a dit au barbier : (hâ) ce qui signifie : « Ici » et a montré de sa main le côté droit. Il a distribué ses cheveux à ceux qui se trouvaient auprès de lui. Puis, il a indiqué au barbier son côté gauche et ce dernier l'a rasé. Il a donné les cheveux à 'Oummou Soulaym.
La signification du ḥadīth, c'est qu'il en a distribué lui-même une partie aux gens qui étaient à ses côtés et en a donné à Abôu TalHah afin qu'il les distribue aux autres, de même qu’il en a donné une partie à 'Oummou Soulaym.
Ce ḥadīth contient une incitation à faire at-tabarrouk – la recherche des bénédictions – par les traces du Messager.
Il a distribué une partie de ses cheveux aux gens afin qu'ils recherchent les bénédictions de Allāh, qu'ils demandent l'intercession à Allāh par ce qui provient de leur Prophète et afin qu'ils recherchent par cela l'agrément de Allāh. Il les leur a distribués afin que ses traces physiques soient une source de bénédictions qui reste parmi eux à travers les siècles.
Par la suite, ceux à qui Allāh a accordé la félicité ont imité les compagnons dans leur habitude de rechercher des bénédictions par ses traces physiques ṣalla l-Lâhou `alayhi wa ṣallam et les gens du Khalaf ont hérité cela des gens du Salaf.
Quant au partage des ongles, l'Imam AHmad a rapporté dans son Mousnad que le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa ṣallam s'est coupé les ongles et les a distribués aux gens. Il est connu que cela n’était pas pour que les gens les mangent mais afin qu’ils recherchent par eux les bénédictions de la part de Allāh (tabarrouk).
S'agissant de sa tunique longue (joubbah) ṣalla l-Lâhou `alayhi wa ṣallam, Mouslim a rapporté dans son saḥîH du Mawlâ de 'Asmâ' Bintou Abî Bakr qu'il a dit : « Elle nous a présenté une tunique longue (joubbah), dont l'encolure était ornée de brocart et les emmanchures ourlées puis a dit : « C'est la joubbah du Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa ṣallam ; elle se trouvait chez `A'ichah. Je l'ai récupérée lorsqu'elle est décédée. Le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa ṣallam la portait. Nous la trempons dans l'eau pour les malades et recherchons par elle la guérison ». Dans une autre version, il est rapporté : « Nous la trempons dans l'eau pour quiconque est malade parmi nous ».
Il a été rapporté que Handhalah Ibnou Hadhyam a dit : « Je suis allé avec mon grand père Hadhyam chez le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa ṣallam. Mon grand-père a dit : " Ô Messager de Allāh, j'ai des petits-enfants dont certains portent déjà la barbe et d'autres non. En voici, le plus jeune ». Il m'a rapproché du Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa ṣallam qui a passé sa main sur ma tête et m'a dit:
بارك الله فيك
(Bâraka l-Lâhou fîka)
ce qui signifie : « Que Allāh te bénisse ». Adh-Dhayyâl a dit : « J’ai vu qu’on faisait venir à Handhalah l'homme dont le visage est tuméfié ou la brebis dont le pis est enflé ; il disait : Bismi l-Lâh en posant sa main sur la partie de sa tête touchée par la main du Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa ṣallam puis la passait sur le mal à guérir et la tumeur disparaissait ». Ceci est rapporté par AT-Tabarâniyy dans Al-'AwsaT et Al-Kabîr avec des termes similaires ainsi que par l'Imam AHmad dans un long ḥadīth dont les hommes de la chaîne de transmission sont dignes de confiance.
Il est rapporté que Thâbit a dit : « Lorsque j'allais voir 'Anas, on l'informait de mon attente, j'entrais et je prenais ses mains et je les lui embrassais en disant : « Par mon père, ces deux mains ont touché le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa ṣallam ! » J'embrassais aussi ses yeux et je disais : « Par mon père, ces deux yeux ont vu le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa ṣallam ! » Ceci a été rapporté par Abôu Ya`lâ et les hommes de sa chaîne de transmission sont de degré sûr, mis à part `Abdou l-Lâh Ibnôu Abî Bakr Al-Maqdimiyy qui est digne de confiance.
Il est rapporté que dâwôud Ibnou Abî âaliH a dit : « Marwân – c’est-à-dire Marwân Ibnou l-Hakam – est arrivé un jour et a trouvé un homme posant son visage sur la tombe du Prophète. Il lui demanda : " Sais-tu ce que tu es en train de faire ?! " Quand il s’approcha de lui, il reconnut Abôu 'Ayyôub. Celui-ci lui répondit alors : " Oui, je suis venu pour le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa ṣallam et je ne suis pas venu pour la pierre. J'ai entendu le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa ṣallam dire:
« لا تبكو على الدِّين إذا وليهُ أهلهُ ولكن ابكو عليهِ إذا وليهُ غير أهله »
(lâ tabkôu`ala d-dîni ‘idhâ waliyahou ‘ahlouhou wa lâkin ibkôu `alayhi ‘idhâ waliyahou ghayrou ‘ahlih)
ce qui signifie : « Ne vous tourmentez pas pour la religion si ceux qui s'en chargent ont la capacité de s'en charger. Mais tourmentez-vous pour elle, si ce sont ceux qui n'en ont pas la capacité qui s'en chargent ». [rapporté par AHmad et AT-Tabarâniyy dans Al-Kabîr et Al-'AwsaT]
Al-Bayhaqiyy a rapporté dans Dalâ’ilou n-Noubouwwah et Al-Hâkim dans Al-Moustadrak ainsi que d'autres, avec une chaîne de transmission, que Khâlid Ibnou l-Walîd avait perdu sa toque le jour de la bataille du Yarmôuk. Il ordonna : " Mettez-vous à sa recherche ! " Mais ses hommes ne la retrouvèrent pas. Puis ils se remirent à sa recherche et la retrouvèrent finalement. Khâlid dit alors : « Le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa ṣallam a accompli une `Oumrah et s'est rasé la tête. Les gens ont alors pris les cheveux des côtés et je les ai devancés pour obtenir la mèche du haut de son front. Je l'ai placée dans cette toque. Je ne me suis pas engagé dans une bataille, l'ayant sur moi, sans que la victoire ne me soit accordée ». Cette histoire est sûre tout comme l’a indiqué le Chaykh Habîbou r-Raḥmān Al-‘A`dhamiyy dans ses remarques sur Al-MaTâlibou l-`Aliyah. Il y a écrit : Al-Bousiriyy a dit que cette histoire a été rapportée par Abôu Ya`lâ avec une chaîne de transmission sûre. Al-Haythamiyy a dit qu’une version analogue a été rapporté par AT-Tabarâniyy et Abôu Ya`lâ. Les hommes de leurs chaînes de transmission sont tous du degré du sûr. Fin de citation.
Il n'y a donc aucune considération à donner à la prétention de ceux qui renient l'invocation par le degré des créatures (at-tawassoul) et la recherche des bénédictions (at-tabarrouk) par ses traces physiques honorées ṣalla l-Lâhou `alayhi wa ṣallam.
الحمد لله رب العالمين
La louange est à Allāh, le Créateur du monde.
https://www.islam.ms/?p=53