Explication sur l'Apostasie : croyances qui annulent l'Islam
بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم
La louange est à Dieu le Créateur du monde Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, absolument rien ne ressemble à Allāh et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent, et que l'élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu'il craint pour elle soient accordées à notre Maître Mouḥammad Al-'Amîn, l'Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l'islam la religion de tous les Prophètes du premier 'Adam au dernier Mouḥammad.
Il est du devoir de tout musulman de conserver son Islam et de le garder de tout ce qui le corrompt, l'annule et le rompt, c'est-à-dire de l'apostasie [ar-riddah], c'est par Allāh Ta`âlâ que l'on recherche la protection. An-Nawawiyy ainsi que d'autres savants ont dit: « ar-riddatou ‘afHachou ‘anwâ`i l-koufr » ce qui signifie: « L'apostasie compte parmi les sortes de mécréance les plus laides ».
L’apostasie compte parmi les sortes de mécréance les plus laides car l’apostasie fait perdre toutes les récompenses alors que les péchés restent. Même si l’apostat revient à l’Islam après cela, les récompenses des bonnes actions qu’il avait accomplies auparavant ne reviennent pas alors que les péchés restent. S’il s’en repent, ils s’effacent. La parole de An-Nawawiyy ne signifie pas que toute sorte d’apostasie est plus grave que la mécréance de celui qui est non-croyant d’origine. En effet, la mécréance du non-croyant d’origine peut être plus grave que la mécréance de l’apostat. Le sens de la parole de An-Nawawiyy précédemment citée n’est pas que l’apostasie serait une mécréance plus grave que toutes les autres sortes de mécréance. Ce qu’il vise, c’est la très grande laideur de l’apostasie du fait qu’elle est une sortie de l’Islam, qui est la vérité, pour tomber dans la mécréance, qui est le faux. Les pires sortes de mécréance sont l’athéisme qui est le fait de nier l'existence de Dieu, ainsi que la parole de ceux qui prétendent l’unité absolue (‘ahlou l-waḥdah) qui disent que Allāh est l’ensemble de ce monde, ainsi que la croyance de l’incarnation (al-Houlôul) qui prétendent que Allāh s’incarnerait dans autrui comme les YachrouTiyy qui disent que Allāh pénètre en toute personne, homme ou femme. Il est arrivé que l’un d’eux dise au sujet de quelqu'un d’autre (tu es Allāh) et (ce mur c’est Allāh). Il s’agit d’un groupe des Châdhiliyy les plus récents mais qui ont dévié des fondements du tawḥīd, de la croyance de tous les chouyoukh soufis qui ont instauré les Tarîqah comme le maître AHmad Ar-Rifâ`iyy, le Chaykh `Abdou l-Qâdir Al-Jilâniyy, le Chaykh Abou l-Haçan Ach-Châdhiliyy, le Chaykh Abôu Madyan ‘Ibnou l-Houçayn et bien d’autres.
À notre époque, le relâchement dans la parole est un fait si répandu qu'un certain nombre de gens prononcent des paroles qui les font sortir de l'Islam sans considérer cela comme un péché alors que, bien pire, c'est de la mécréance. Ceci est conforme à la parole du Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam:
« إِنَّ العَبْدَ لَيَتَكَلَّمُ بِالكَلِمَةِ لا يَرىَ بِهَا بَأْساً يَهْوِي بِهَا فِي النَّارِ سَبْعِينَ خَرِيفاً »
(‘inna l-`abda layatakallamou bil-kalimati lâ yarâ bihâ ba’san yahwî bihâ fi n-nâri sab`îna kharîfâ)
qui signifie: « Certes, il arrive que quelqu’un dise une parole dans laquelle il ne voit pas de mal, mais à cause de laquelle il chutera en enfer pendant soixante-dix automnes ». C'est-à-dire une distance parcourue en soixante-dix ans de chute pour atteindre le fond de l’enfer, le fond de l’enfer étant réservé aux non-croyants. Ce ḥadīth a été rapporté par At-Tirmîdhiyy, qui lui a donné le degré de Haçan.
Dans cette époque, beaucoup de gens se laissent aller à dire de mauvaises paroles qui font sortir de l’Islam. Ils ne considèrent pas cela comme une mécréance (ce qui fait sortir de l’Islam). Ce qui se produit là, de la part de certains, est justement conforme à la parole du Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam qui a dit ce qui signifie : « Certes, il arrive que quelqu’un dise une parole dans laquelle il ne voit pas de mal, mais à cause de laquelle il chutera en enfer pendant soixante-dix automnes ». C’est-à-dire qu’il se peut que quelqu’un dise une parole qu’il ne considère pas préjudiciable pour lui ni comme une désobéissance qui lui fait mériter la descente jusqu’au fond de l’enfer, un lieu qui est réservé aux non-croyants. En effet, les musulmans désobéissants ne parviennent pas au fond de l’enfer qui est à une distance de chute de soixante-dix ans [Dans Al-Moustadrak de Al-Hâkim, al-Wayl est une vallée en enfer qui a un fond de quarante automnes et dans laquelle le non-croyant chutera au jour du jugement. (2 / 507 et 534 ; 4 / 596)].
Dans le même sens, il existe un autre ḥadīth rapporté par Al-Boukhâriyy et Mouslim. Le ḥadīth est le suivant:
« إن العبد ليتكلم بالكلمة ما يتبين فيها يزل بها في النار أبعد مما بين المشرق و المغرب »
(‘inna l-`abda layatakallamou bil-kalimati mâ yatabayyanou fîhâ yazillou bihâ fi n-nâri ‘ab`ada mimmâ bayna l-machriqi wa l-maghrib)
qui signifie: « Certes, il arrive que quelqu’un dise une parole dans laquelle il ne voit pas de mal, mais à cause de laquelle il chutera en enfer d’une distance plus grande que celle séparant le levant du couchant ». [Rapporté par les deux chouyoukh Al-Boukhâriyy et Mouslim]. Le ḥadīth de At-Tirmîdhiyy explique le ḥadīth des deux chouyoukh.
Ce ḥadīth est une preuve que la chute dans la mécréance ne requiert pas comme condition d'avoir eu connaissance de la loi correspondante, de s’être satisfait de l'acte ni d’avoir cru en la signification de la parole prononcée. De même, la chute dans la mécréance ne requiert pas comme condition de ne pas être en colère tout comme An-Nawawiyy l’a signalé: Il a dit: « Si un homme s'emporte contre son fils ou son esclave et qu'il le frappe violemment et qu'un autre lui dit: « N'es-tu pas musulman ? », s'il répond délibérément « non », il aura apostasié ». D'autres que lui l'ont dit, parmi les Hanafiyy entre autres.
Cela signifie qu’il se peut que quelqu’un sorte de l’Islam sans avoir eu l’intention de quitter l’Islam et sans avoir voulu changer pour autant de religion. C’est le cas de beaucoup de ceux qui se prétendent soufis alors qu’ils se noient dans la mécréance. Cela veut dire que quelqu’un qui prononce une parole explicite dans la mécréance – c’est-à-dire que dans la langue qu’il a employée, ce terme n’a qu’un seul sens qui est de la mécréance – il est jugé non-croyant, qu’il ait su que cette parole est une mécréance ou qu’il ne l’ait pas su, la seule condition étant qu’il ait connaissance de la signification de cette parole. De même, ce n’est pas une condition qu’il ait cru par son cœur à la signification de cette parole: par le simple fait de dire cette parole volontairement en comprenant sa signification, il devient non-croyant et sort de l’Islam. La parole du Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam : (( لا يرى بـها بأساً )) (lâ yarâ bihâ ba’san) qui signifie : « … dans laquelle il ne voit pas de mal », c’est-à-dire qu’il y a des paroles qui font sortir quelqu’un de l’Islam sans que cela fasse une différence qu’il se soit satisfait ou qu’il ne se soit pas satisfait de la mécréance suite à cette parole.
Allāh Ta`âlâ, dit dans le Qour’ân:
﴿ وَلَقَدْ قَالُواْ كَلِمَةَ الْكُفْرِ وَكَفَرُواْ بَعْدَ إِسْلاَمِهِمْ ﴾
(wa laqad qâlôu kalimata l-koufri wa kafarôu ba`da islâmihim)
Ce qui signifie: « Ils ont dit la parole de mécréance, ils sont devenus non-croyants après avoir été musulmans » [sôurat At-Tawbah / 'âyah 74].
Allāh Ta`âlâ dit:
﴿ وَلَئِن سَأَلْتَهُمْ لَيَقُولُنَّ إِنَّمَا كُنَّا نَخُوضُ وَنَلْعَبُ قُلْ أَبِاللّهِ وَآيَاتِهِ وَرَسُولِهِ كُنتُمْ تَسْتَهْزِؤُونَ ﴿65﴾ لاَ تَعْتَذِرُواْ قَدْ كَفَرْتُم بَعْدَ إِيمَانِكُمْ إِن نَّعْفُ عَن طَآئِفَةٍ مِّنكُمْ نُعَذِّبْ طَآئِفَةً بِأَنَّهُمْ كَانُواْ مُجْرِمِينَ ﴿66﴾ ﴾
(Qoul 'abi l-Lâhi wa 'âyâtihi wa Raçôulihi kountoum tastahzi'ôun ; lâ ta`tadhirôu qad kafartoum ba`da 'îmânikoum)
Ce qui signifie: « Et si tu les interroges ils te diront nous ne faisions que discuter et plaisanter. Dis: Est-ce de Allāh, de Ses 'Ayah et de Son messager que vous vous moquiez ? Ne vous cherchez pas d'excuses, vous avez montré votre mécréance après avoir montré la foi », [sôurat At-Tawbah / 'âyah 65-66].
D’autre part, Allāh Ta`âlâ dit:
﴿ مَن كَفَرَ بِاللَّـهِ مِن بَعْدِ إِيمَانِهِ إِلَّا مَنْ أُكْرِهَ وَقَلْبُهُ مُطْمَئِنٌّ بِالْإِيمَانِ وَلَـٰكِن مَّن شَرَحَ بِالْكُفْرِ صَدْرًا فَعَلَيْهِمْ غَضَبٌ مِّنَ اللَّـهِ وَلَهُمْ عَذَابٌ عَظِيمٌ ﴾
(man kafara bi l-Lâhi min ba`di ‘îmânihi ‘il-lâ man ‘oukriha wa qalbouhou mouTma’innoun bil-‘îmâni wa lâkin man charaḥa bil-koufri Sadran fa`alayhim ghaDaboun mina l-Lâh)
qui signifie: « Devient non-croyant celui qui commet une mécréance, sauf s’il est contraint par la menace de mort Et que son cœur est satisfait de la foi, mais s’il se satisfait de la mécréance [même en étant contraint par la menace de mort il devient non-croyant], il subira le châtiment de Allāh », [An-Naḥl / 106], ce verset cite le cas de celui qui est contraint sous la menace de mort : il ne devient pas non-croyant s'il prononce la parole de mécréance sans que son cœur ne soit satisfait de la mécréance et celui qui est contraint sous la menace de mort ne devient non-croyant que si son cœur est satisfait, lors de la prononciation de la mécréance, de ce qu’il dit comme mécréance, conformément à ce qui est parvenu du Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam lorsqu'il a dit à `Ammâr Ibnou Yâçir:
« هل كُنتَ شارحًا صدرَك حِينَ قلتَ ما قلتَ أم لا »
(hal kounta châriHan Sadraka Hîna qoulta mâ qoulta ‘am lâ ?)
ce qui signifie: « Est-ce que ton cœur était satisfait lorsque tu as dit ce que tu as dis ou non ? » Il a dit : « Non », ceci étant rapporté par l’Imâm Ibnou l-Moundhir dans son livre Al–‘Ichrâf.
L'apostasie est de trois sortes, comme l'ont classée An-Nawawiyy, d'autres savants parmi les châfi`iyy et les Hanafiyy et d’autres : croyances, actes et paroles. Chaque sorte se ramifie en des branches nombreuses.
L'apostasie, c’est rompre l'Islam. Elle se produit tantôt par la parole, tantôt par un acte, et tantôt par la croyance, comme l'ont décrété les châfi`ites, les hanafites, les mâlikites et les hanbalites. Ils ont pris pour argument pour cette classification le Qour'ân honoré, tel que Sa parole ta`ālā :
﴿ يَحْلِفُونَ بِاللَّـهِ مَا قَالُوا وَلَقَدْ قَالُوا كَلِمَةَ الْكُفْرِ وَكَفَرُوا بَعْدَ إِسْلَامِهِمْ ﴾
(yaḥlifôuna bil-Lâhi mâ qâlôu wa laqad qâlôu kalimata l-koufri wa kafarôu ba`da ‘islâmihim)
qui signifie: « Ils jurent par Allāh qu’ils n’ont rien dit mais pourtant ils ont dit la parole de mécréance et ils ont mécru après avoir été musulmans » [At-Tawbah/ 74]. À partir de ce verset, on comprend qu'il existe la mécréance commise par la parole, et Sa parole Ta`âlâ:
﴿إنما المؤمنون الذين آمنوا بالله ورسوله ثم لم يرتابوا﴾
(‘innama l-mou'minôuna l-ladhîna ‘âmanou bil-Lâhi wa raçôulihî thoumma lam yartâbôu)
qui signifie: « Certes les croyants sont ceux qui ont cru en Allāh et en Son messager et n'ont pas eu de doutes » [Al-Houjourât /15]. Ce verset indique que la mécréance par la croyance a lieu en raison du doute dans le cœur. Allāh Ta`âlâ dit:
﴿ومن ءاياته الليل والنهار والشمس والقمر لا تسجدوا للشمس ولا للقمر﴾
(wa min 'âyâtihi l-laylou wa n-nahârou wa ch-chamsou wa l-qamarou lâ tasjoudou lich-chamsi wa lâ lil-qamar)
ce qui signifie: « Parmi Ses signes, il y a la nuit et le jour, le soleil et la lune, ne vous prosternez ni pour le soleil ni pour la lune » [FouSSilat / 37]. On comprend ici qu’il y a la mécréance causée par les gestes ; et cette classification fait l'objet de l'Unanimité, c'est-à-dire l'accord des savants des quatre écoles sunnites.
Que l’on sache qu’il y a des croyances telles que si elles arrivent à quelqu'un, elles le font sortir de l’Islam. Parmi ces croyances, il y a croire que le monde existe de toute éternité par son genre et sa composition ou par son genre seulement ou croire ce qui mène obligatoirement à attribuer l’entrée en existence au sujet de Allāh Ta`âlâ comme le fait de croire que Sa volonté est entrée en existence, c’est-à-dire croire que Allāh voudrait quelque chose après ne pas l’avoir voulue ; ou croire que Sa science est entrée en existence ou qu’Il lui arrive de savoir quelque chose après ne pas l’avoir sue, car l’entrée en existence d’un attribut pour Allāh impliquerait que Lui-même est entré en existence. Or l’entrée en existence contredit la divinité. De même, il y a le fait de croire à la couleur au sujet de Allāh Ta`âlâ ou de croire possible à Son sujet le mouvement ou l’immobilité. En effet, s’Il était immobile Il aurait des semblables innombrables et s’Il était en mouvement, Il aurait des semblables innombrables et cela contredit Sa parole Ta`âlâ :
﴿ليس كمثله شيء﴾
(Layça kamithlihi chay’)
qui signifie : « Rien n’est tel que Lui » [Ach-Chôurâ / 11].
Que l'on sache aussi que parmi les actes qui font sortir quelqu’un de l’Islam, il y a jeter le Mouṣ-ḥaf aux ordures. Il y a aussi la prosternation pour une idole. L’idole, c’est ce que les non-croyants adorent, qu'elle soit de pierre, de fer, d'or, d'argent métal ou ce qui est de cet ordre. Se prosterner pour une idole est une mécréance, même pour plaisanter. De même celui qui se prosterne pour le soleil ou la lune devient non-croyant. Devient également non-croyant celui qui se prosterne pour un être humain dans le but de l'adorer.
Parmi les actes qui font sortir de l'Islam, il y a également le fait d'écrire le Qour'ân avec de l'urine et le fait de piétiner des livres de religion tout en sachant que ce sont des livres de religion et en le faisant délibérément.
Il n'est pas permis de jeter une chose sur laquelle il y a le nom de Allāh dans les ordures. Celui qui le fait devient non-croyant. Allāh Ta`âlâ dit :
﴿ قُلْ أبِاللَهِ وَءَايَتِهِ وَرَسُولِهِ كُنتُمْ تَسْتَهْزِءُونَ (65) لَا تَعْتَذِرُوا قَدْ كَفَرْتُم بَعْدَ إِيمَنِكُم ﴾
(qoul 'abi l-Lâhi wa 'âyâtihî wa raçôulihî kountoum tastahzi'ôun ; lâ ta`tadhirôu qad kafartoum ba`da 'îmânikoum)
ce qui signifie : « Est-ce de Allāh, de Ses 'âyah ou de Ses Messagers que vous vous moquiez ? Ne vous excusez pas, vous êtes devenus non-croyants après avoir été croyants », [ sôurat At-Tawbah / 65-66 ] et Ibnou `Abidîn a dit : " Devient non-croyant celui qui jette le MouSHaf (le livre du Qour'ân) dans les ordures même s'il ne visait pas le rabaissement ". En effet son acte indique un rabaissement.
Quant aux paroles qui font sortir de l’Islam, elles sont encore plus nombreuses, comme cela est prouvé par la parole du Prophète :
« أكثر خطايا ابن ءادم من لسانه »
(‘aktharou khaTâyâ bni ‘Adama min liçânih)
qui signifie : « La plupart des péchés du fils de ‘Adam proviennent de sa langue » [ḥadīth ṣaḥīḥ rapporté par At-Tabarâniyy du ḥadīth de `Abdou l-Lâh Ibnou Mas`ôud].
Chacune de ces trois catégories fait sortir à elle seule de l’Islam sans qu’elle soit accompagnée ou qu’elle soit jointe à une autre de ces trois catégories. C’est-à-dire que les paroles de mécréance qui font sortir de l’Islam suffisent à elles seules pour faire sortir de l’Islam sans pour autant qu’elles soient accompagnées d’une croyance ou d’un acte. C’est sur cela que les savants ont été en accord. Ils ont été unanimes là-dessus. Il n’y a donc aucune considération à donner à ceux qui ont contredit en cela.
De la première sorte, il y a : douter au sujet de Allāh, de Son Messager, du Qour'ân, du jour dernier, du paradis, de l'enfer, de la récompense, du châtiment ou de toute autre chose du même genre faisant partie de ce qui fait l'objet de l'Unanimité et qui est connu d’évidence dans la religion, [L'Unanimité (al-'ijmâ`) : c’est la concordance des avis des savants moujtahid d’une époque sur un sujet concernant l'Islam dans n'importe quel domaine. De ce fait, il ne s’agit pas simplement de la concordance des avis de n’importe quel groupe de musulmans du commun ou même de savants non moujtahid, sur une question quelconque de l'Islam. Les moujtahid sont les savants les plus qualifiés, qui sont aptes à déduire les Lois de l'Islam à partir du Qour’ân et du ḥadīth – tels que Ach-Châfi`iyy, Mâlik, 'AHmad Ibnou Hanbal, Abôu Hanîfah et leurs pairs].
Ou croire que le monde existe de toute éternité par son genre et sa composition ou bien par son genre seulement, ou nier l’un des attributs de Allāh qui sont obligatoirement Siens par Unanimité, comme le fait qu'Il sache tout.
Cela signifie que celui à qui il arrive un doute au sujet de l’existence de Allāh devient non-croyant. De même pour celui qui a douté au sujet de l’envoi d’un des envoyés de Allāh dont l’envoi est connu d’évidence dans la religion, ou qui a douté au sujet de la révélation du Qour’ân à notre Maître Mouḥammad ou qui a douté au sujet du jour dernier, du paradis ou de l’enfer, si c’est une vérité ou non. Cela ne signifie pas que le seul fait d'hésiter sur l'existence actuelle du paradis ou de l'enfer est une mécréance parce que cela n'est pas connu d'évidence comme faisant partie de la religion. Les gens de vérité sont sur la croyance que le paradis et l'enfer sont crées et qu’ils existent actuellement.
Parmi les choses qui constituent une mécréance également, il y a le fait de croire que le monde n’a pas de début aussi bien par son genre que par sa composition comme l’ont dit les philosophes, ou par son genre seulement. Les musulmans ont été unanimes sur la mécréance des deux groupes, ceci ayant été rapporté par le MouHaddith, le FaqIh, le Spécialiste de la science des fondements (‘ouṣoūliyy) Badrou d-Dîn Az-Zarkachiyy dans son livre tachnîfou l-Maçâmi` comme cela a été précédemment cité.
De même devient non-croyant celui qui renie l’un des attributs de Allāh ta`ālā qui Lui sont obligatoires selon l’Unanimité comme le fait qu’Il sait tout ou qu’Il est vivant ou le fait qu’Il entend ou qu’Il voit, ou qu’Il est tout puissant. Personne n’est excusé pour son ignorance de ces attributs-là. Le HâfiDh Ibnou l-Jawziyy a dit : « Celui qui renie la Toute-Puissance de Allāh sur toute chose est non-croyant par concordance unanime des savants » c’est-à-dire sans aucune divergence. La raison suffit pour connaître et confirmer la toute-puissance, la science, la volonté, l’ouïe et la vue à Allāh dans les sens qui sont dignes de Lui. Il en est de même pour le restant des treize attributs.
Sachant cela, on sait dès lors, que personne n’est excusé pour son ignorance concernant la toute-puissance de Allāh sur toute chose et les autres attributs de cet ordre, quel que soit le degré d’ignorance que cette personne ait pu atteindre. Rappelle-toi bien et garde toujours présent à l’esprit ce qu’a rapporté Ibnou l-Jawziyy lorsqu’il a rapporté l’Unanimité à ce sujet.
Quant aux attributs al-wajh, al-yad et al-`ayn et ce qui est du même ordre, qui ont été cités dans les textes en tant qu’attributs de Allāh et non pas en tant qu’organes, leur connaissance n’est pas perçue par la raison seule. Par exemple, si quelqu’un a entendu qu’on attribue al-`ayn et al-yad à Allāh ta`ālā et les a niés du fait qu’il n’a pas entendu qu’ils sont parvenus dans les textes, on ne le déclare pas non-croyant, mais on lui apprend que cela fait partie de ce qui est parvenu dans les textes. Maintenant s’il le renie après avoir pris connaissance que cela est parvenu dans les textes, il devient non-croyant. De même, celui qui a nié que Al-Mou’min est l’un des noms de Allāh parce qu’il ne savait pas que cela est mentionné dans le Qour’ân, il n’est pas déclaré non-croyant. Mais on lui dit que cela est parvenu dans le Qour’ân comme étant l’un des noms de Allāh et ceci dans sôurat Al-Hachr dans Sa parole Ta`âlâ :
﴿ هُوَ اللَّـهُ الَّذِي لَا إِلَـٰهَ إِلَّا هُوَ الْمَلِكُ الْقُدُّوسُ السَّلَامُ الْمُؤْمِنُ الْمُهَيْمِنُ الْعَزِيزُ الْجَبَّارُ الْمُتَكَبِّرُ ۚ سُبْحَانَ اللَّـهِ عَمَّا يُشْرِكُونَ ﴾
(Houwa l-Lâhou l-Ladhi lâ 'ilâha 'il-la houwa l-Mâlikou l-Qouddouçou s-Salâmou l-Mou'min)
qui signifie : « Allāh, il n'est de dieu que Lui, Al-Mâlikou l-Qouddouçou s-salâmou l-Mou'min » [Al-Hachr / 23].
Si on dit à quelqu’un : Allāh a un wajh, un yad et un `ayn et qu'il le renie en disant (que ce n'est pas permis, ce n'est pas vrai) parce qu’il n’a pas pris connaissance que dans les textes de la Charî`ah (loi islamique, hadîth et Qour'ân) il est parvenu que Allāh a ces attributs-là, il n'est donc pas déclaré non-croyant. Celui qui est déclaré non-croyant, c'est celui qui les renie après avoir su qu’ils sont confirmés dans les textes de la Chari`ah. Mais s'il n'a pas su qu’ils sont rapportés dans le Qour'an et dans le Hadith, alors on lui dit : Ceci est cité dans le Qour'an et dans le Hadith, il t'est obligatoire d’y croire dans le sens que le wajh n'est pas un organe comme l’est le wajh des créatures c'est-à-dire qui occupe un espace et que `aynou l-Lâh n'est pas un organe comme le sont les `ayn des créatures et que yadou l-Lâh n'est pas un organe comme le sont les yad des créatures. On lui enseigne que wajhou l-Lâh, yadou l-Lâh et `aynou l-Lâh ne sont pas des organes car Allāh est exempt des organes, donc cela ne veut pas dire visage, ni main, ni oeil au sujet de Dieu. Celui qui a cru que Allāh a un wajh, un `ayn ou un yad dans le sens des organes est non-croyant. Al-wajh au sujet de Dieu veut dire dans certains cas la souveraineté et dans d'autres l'agrément ; al-yad veut dire dans certains cas la puissance ; Al-`ayn veut dire dans certains cas la préservation. Ainsi devient non-croyant celui qui attribut à Dieu la main, le visage ou l'œil.
Ou attribuer à Allāh ce dont Il est obligatoirement exempt par Unanimité, comme le corps.
Cela signifie que si quelqu’un attribue le corps à Allāh, en croyant que Allāh est un corps ou en le disant, il devient non-croyant. Un corps, c’est ce qui a une longueur, une largeur et une profondeur, qu’il soit grand comme le Trône ou petit comme un grain de moutarde ou plus petit encore qu’un grain de moutarde comme un grain de poussière – c’est ce que l’on voit en suspension dans l’air dans un rayon de soleil qui passe à travers une petite ouverture dans le mur – ou ce qui est plus petit encore. Celui donc, qui croit que Allāh est un corps ou qui dit par sa langue que Allāh est un corps aura apostasié. Car c’est un devoir d’en exempter Allāh. En effet s’Il avait été un corps petit comme ce grain de poussière, Il aurait eu des semblables et s’Il avait été un corps grand comme le Trône, Il aurait également eu des semblables, et s'Il avait été ainsi il ne serait pas valable de Lui attribuer la divinité. Il en est de même pour tout ce qui a une taille intermédiaire entre le grain de poussière et le Trône.
On ne prête aucune considération à ce qu’ont dit certains auteurs (que celui qui croit que Allāh est un corps ne serait pas déclaré non-croyant), leur parole est infondée parce que le fait d’être un corps contredit la divinité. En effet, si Allāh avait été un corps impalpable comme la lumière, l’obscurité ou le vent, ou un corps palpable comme l’être humain, les astres, le soleil ou la lune, Il n’aurait pas créé ces corps car la raison n’accepte pas qu’un corps crée un corps. S’il avait été valable qu’un corps crée un autre corps, il aurait été valable que le soleil soit Dieu, mais la raison juge cela impossible. Allāh a ordonné à Ses esclaves d’utiliser la raison :
﴿ أَو لَمْ يَنظُرُوا في مَلَكُوتِ السمـٰواتِ والأرضِ وما خَلقَ اللهُ مِن شىء ﴾
('awalam yanDhourou fî malakôuti s-samâwâti wa l-'arḍi wa mâ khalaqa l-Lâhou min chay')
ce qui signifie « N’observent-ils pas l’immensité des cieux et la terre et tout ce que Allāh a créé ?! », [sôurat Al-‘A`râf / 185].
Allāh a fait l’éloge du prophète Ibrâhîm `alayhi s-salâm lorsqu'il a donné la preuve par la raison qu’il est invalide d’attribuer la divinité à l’astre, à la lune et au soleil du fait qu’ils sont tous les trois des corps qui changent d’un état à un autre. Le changement est une caractéristique des corps, cela prouve donc que Allāh n’est pas un corps et qu’Il n’a pas pour attributs les caractéristiques des corps tel que le changement d’un état à un autre, comme le changement du soleil lorsq'’il se déplace d’Est en Ouest.
De même devient non-croyant celui qui attribut à Dieu les organes comme la main, le visage ou le pied, ou celui qui lui attribut l'humeur telle que la colère et tout ce qui est des attributs des créatures.
ou considérer licite ce qui est illicite selon l'Unanimité, connu d'évidence dans la religion comme étant illicite et ne pouvant échapper à la personne concernée, tels que la fornication, le suicide, le vol ou l'usurpation, la consommation d'alcool, de porc ou de ce qui n'est pas égorgé selon la loi islamique.
C’est-à-dire que devient non-croyant celui qui croit licite ce qui est illicite par Unanimité des musulmans et connu d’eux d’évidence, c’est-à-dire que c’est connu sans avoir besoin de réfléchir ni de faire appel à une argumentation. Parmi ces choses, il y a la fornication, le suicide, le vol ou l'usurpation (s'emparer du droit d'autrui injustement), la consommation d'alcool, de porc ou de ce qui n'est pas égorgé selon la loi islamique.
Cependant si quelqu'un ignorait le jugement, comme si, étant entré récemment en Islam et n’ayant pas su que les musulmans interdisent la fornication, il dit par exemple, après être entré en Islam que la fornication n’est pas interdite, on ne le déclare pas non-croyant mais on lui enseigne ce qui est correct.
ou également considérer illicite (Harâm) ce qui est licite de façon manifeste comme la vente et le mariage.
Cela veut dire que si quelqu’un rend illicite – c’est-à-dire ce qui fait mériter le châtiment dans l’au-delà – quelque chose qui est licite dans l'Islam et qui est connue d’évidence et de façon manifeste comme étant licite – à savoir que les savants aussi bien que les ignorants savent que c’est quelque chose de licite, comme par exemple la vente ou le mariage, il devient donc non-croyant.
Ce qui est visé ici par at-taḥrîm n’est pas la décision de s’abstenir de quelque chose tout en croyant qu’elle est licite comme la parole de celui qui dit : (Harâmoun `alayya ‘aklou l-laḥm) – qui signifie j’ai décidé de m’abstenir de consommer de la viande – car dans ce cas, il ne commet pas de mécréance.
Ou également nier l'obligation d'un devoir faisant l'objet de l'Unanimité, tel que les cinq prières ou une seule prosternation de ces prières, la zakât, le jeûne, le Hajj ou le wouḍoū' (la petite ablution).
Cela signifie que parmi les choses qui font sortir de l’Islam, il y a nier le caractère obligatoire d’une chose sur laquelle les musulmans ont été unanimes qu’elle est obligatoire d’une manière claire et apparente, son obligation étant connue des savants comme des ignorants. Tel est le cas de celui qui renie les cinq prières, une seule prosternation de ces prières, la zakât, l’obligation du jeûne de Ramaḍān, l’obligation du Hajj pour celui qui en est capable, l’obligation du ghousl pour lever l’état de janâbah, ce reniement est une apostasie et une mécréance, [On est en état de janabah suite à une émission de maniyy ou un rapport sexuel].
Ou également considérer obligatoire ce qui ne l'est pas par Unanimité.
Cela signifie que si quelqu’un considère obligatoire ce qui ne l’est pas selon l’Unanimité des musulmans, quelque chose connue d’évidence par les musulmans comme n’étant pas obligatoire, il devient non-croyant.
Ou encore nier le caractère méritoire selon la Chari`ah - la loi islamique - de ce qui l’est par Unanimité des savants.
Cela veut dire que parmi les choses qui constituent une mécréance par la croyance, il y a le fait de nier par le cœur le caractère méritoire de ce qui fait l’objet de l’Unanimité et qui est connu des musulmans comme étant méritoire dans la religion sans avoir besoin de réfléchir ni de faire appel à l’argumentation, c’est-à-dire d’une connaissance claire et manifeste aussi bien chez les savants que chez les ignorants, comme les rawâtib [Les prières surérogatoires que l’on accomplit quotidiennement avant ou après les cinq prières obligatoires] et le witr.
Selon les savants porteurs de la Loi, un acte est dit méritoire selon la Chari`ah (machrôu`) si Allāh incite à l’accomplir, qu’il s’agisse d’un acte obligatoire ou recommandé. Ce qui est méritoire selon la Chari`ah englobe donc ce qui est obligatoire et ce qui est recommandé. Par conséquent, on ne dit pas d’un acte moubâH simplement autorisé qu’il est méritoire selon la Charî`ah (machrôu`). Quant aux bonnes innovations, elles rentrent dans la catégorie du machrôu` car Allāh Ta`âlâ incite à les pratiquer et le Prophète a incité à les pratiquer.
Information utile : l’Unanimité est réalisée par la concordance unanime des moujtahid uniquement et la concordance des gens du commun n’est pas une condition ni même celle des savants qui ne sont pas des moujtahid (les savants qui peuvent déduire des lois à partir du Qour'ân comme Mâlik, ach-Châfi`iyy, Abôu Hanîfah, AHmad ibnou Hanbal et d'autres).
Il y a aussi la décision d'apostasier dans le futur ou de faire dans le futur une des choses citées ci-dessus ou hésiter entre apostasier ou non.
C’est-à-dire que si quelqu’un prend la résolution dans son cœur de devenir non-croyant dans le futur ou bien de faire l’une des choses qui font sortir de l'Islam citées précédemment, il devient immédiatement non-croyant ; de même si quelqu’un hésite entre le faire et ne pas le faire, il devient immédiatement non-croyant.
mais pas si cela traverse l'esprit sans qu'on l'ait voulu.
C’est-à-dire que si quelque chose traverse l’esprit, c’est-à-dire le cœur, sans volonté de sa part, on ne devient pas non-croyant même si cette idée passagère se répète, car c’est quelque chose que l’être humain ne peut empêcher d’arriver et Allāh ne rend l’esclave responsable que de ce qui est dans sa capacité ; et ceci a une portée générale en toute chose. Par conséquent, s’il vient à l’esprit une idée passagère qui contredit la confirmation de l’existence de Allāh, du paradis ou de l’enfer alors qu’on croit fermement à la vérité, cette idée passagère n’annule pas la croyance, au contraire, les récompenses augmentent en détestant cette mauvaise chose qui a traversé l’esprit. Ce qui est visé ici par « idée qui traverse l’esprit » c’est ce qui n’est ni un doute ni une croyance.
ou nier le statut de compagnon de notre maître Abôu Bakr, que Allāh l'agrée.
Si quelqu’un renie le statut de compagnon de notre maître Abôu Bakr par son cœur, c’est-à-dire s’il a eu pour croyance que Abôu Bakr n’était pas un compagnon du Messager de Allāh, il devient non-croyant. Allāh a indiqué son statut de compagnon par un texte dans le Qour’ân. Il dit, ta`ālā :
﴿ إذْ يَقولُ لِصاحِبِهِ لا تَحْزَنْ إنَّ اللّهَ مَعنـا ﴾
(’idh yaqôulou liSâHibihi lâ taḥzan ‘inna l-Lâha ma`anâ)
ce qui signifie: « Il dit à son compagnon : Ne sois pas affligé, Allāh nous accorde la victoire » [At-Tawbah / 40]. Or les musulmans ont été unanimes que celui qui est visé par le terme « compagnon » dans cette ‘âyah, c’est Abôu Bakr. Par conséquent, si quelqu'un en doute et interprète ce terme « compagnon » par un autre compagnon, il devient non-croyant parce que cela revient à attribuer la trahison et l’égarement à la communauté de Mouḥammad et il y a en cela une destruction de la religion.
ou l’envoi de l'un des envoyés de Allāh dont l’envoi fait l'objet de l'Unanimité.
Si quelqu’un renie l’envoi de l’un des envoyés au sujet duquel les musulmans sont unanimes qu’il fait partie des envoyés de Dieu, c’est un apostat, un non-croyant. L’envoi ici désigne la prophétie au sens large et vise les prophètes et les messagers. Par conséquent, si quelqu’un renie le statut de prophète de l’un des prophètes au sujet desquels les musulmans ont été unanimes à dire qu’ils sont prophètes, il a apostasié et fait de la mécréance.
Cependant s’il ne savait pas que untel été prophète car il n’a pas beaucoup entendu qu’il en était ainsi. Dans ce cas-là, nous ne le déclarons pas non-croyant, mais nous lui enseignons ce qui est correct. En effet, il s’agit d’une information à laquelle la raison à elle seule ne peut parvenir, on ne la sait que par transmission.
De même, si quelqu’un avait lu dans le Qour’ân que Hârôun, ‘Ilyâs et Al-Yaça` sont des prophètes puis l’a oublié du fait qu’il est resté longtemps sans réciter le Qour’ân, de sorte qu’il a dit de l’un d’eux qu’il n’est pas un prophète, il n’est pas non-croyant. Quant au prophète au sujet duquel il y a eu divergence : était-il prophète-messager, prophète uniquement ou seulement saint comme Al-KhaDir, il n’y a pas de péché pour qui suivrait l’un de ces avis ; mais l’avis le plus fort concernant Al-KhaDir c’est qu’il est un prophète.
ou renier par entêtement une lettre faisant partie du Qour'ân selon l'Unanimité ou lui rajouter une lettre rejetée par l'Unanimité en croyant qu'elle en fait partie, par entêtement.
Si quelqu’un nie une lettre au sujet de laquelle les musulmans ont été unanimes à dire qu’elle fait partie du Qour’ân, il est apostat, sauf s’il la nie par ignorance et non par entêtement. Il en est de même si quelqu’un ajoute une lettre au Qour’ân alors que les musulmans ont été unanimes à dire qu’elle n’en fait pas partie, ceci par entêtement et non en pensant qu’elle en fait partie. Celui-là aussi est considéré apostat. Quant à celui qui ajoute une lettre au Qour’ân dans sa récitation par ignorance de sa part, ce n’est pas une mécréance, mais ceci est interdit.
ou démentir un envoyé ou le dénigrer, ou utiliser à son sujet un diminutif de son nom par dénigrement.
Si quelqu’un dément un prophète parmi les prophètes de Allāh, il a apostasié. Il en est de même si quelqu’un dénigre un prophète, c’est-à-dire lui attribue un défaut, ou utilise un diminutif de son nom pour le dénigrer, comme s’il appelait `Içâ : `Ouyayçâ ou s’il disait de Môuçâ : Mouwayçâ par dédain. Toutefois, si quelqu’un le dit pour manifester ainsi son amour envers lui, on ne le déclare pas non-croyant mais on lui dit qu’il est interdit d’utiliser un diminutif lorsqu’il s’agit d’un des Prophètes de Allāh.
ou considérer possible le statut de prophète pour quelqu'un venant après notre prophète Mouḥammad.
Cela veut dire que si quelqu’un croit qu’il est possible qu’un prophète vienne après Mouḥammad, c’est-à-dire que descende une révélation par la prophétie sur quelqu’un qui n’était pas déjà prophète avant Mouḥammad, il devient non-croyant. Il en est de même s’il doute à ce sujet, comme en se disant qu’il est possible qu’Untel ait reçu le statut de prophète.
Il est apparu un groupe appelé les AHmadiyyah ou les Qâdiyaniyyah qui a cru en un homme appelé Ghoulâm ‘AHmad. Il était en Inde et il est mort il y a environ cent cinquante ans. Ils ont cru qu’il était un prophète du renouveau. Ils disent parfois qu’il est un prophète à l’ombre de Mouḥammad, c’est-à-dire qu’il n’a pas un statut de prophète indépendant mais qu’il se réclamait de notre maître Mouḥammad ; tout cela est de la mécréance. En effet, il n’est pas possible que quelqu’un reçoive la révélation de la prophétie après Mouḥammad ni indépendamment ni en renouvellement de la prophétie de Mouḥammad car il a dit :
« وَخُتِمَ بِيَ النَّبِيُّونَ »
(wa khoutima biya n-nabiyyôun)
ce qui signifie : « L'envoi des prophètes a été scellé par mon envoi ». Et Allāh Ta`âlâ dit dans le Qour'ân honoré :
﴿ وَخَاتَمَ النَّبِيِّينَ ﴾
Ce qui signifie : « Et le denier des prophètes », [sourat al-'aḥzâb / 40].
De plus le prophète a dit dans le ḥadīth rapporté par Al-Boukhâriyy dans son ṣaḥīḥ au début du Livre des Mosquées et des lieux de prière :
« كانت بنو إسرائيل تَسُوسُهُم الأنبياءُ (أي تحكمهم) كلَّما هلك (أي مات) نبيٌّ خلفه نبيٌّ وإنِّي خاتمُ النبيّين فلا نبيَّ بعدي »
(kânat Banôu ‘Isrâ’îla taçôuçouhoumou l-‘anbiyâ’ou ; koullamâ halaka nabiyyoun khalafahou nabiyy ; wa ‘innî khâtamou n-nabiyyîna falâ nabiyya ba`dî)
ce qui signifie : « Les fils de ‘Isrâ’îl étaient gouvernés par leurs prophètes ; chaque fois que l’un d’entre eux mourait, un autre le remplaçait ; et je suis le dernier des prophètes, il n’y aura pas de prophète après moi ».
Voir: Apostasie: actes et paroles qui annulent l'Islam
https://www.islam.ms/?p=95