Explication Traité de Croyance Musulmane de l’Imam Ibnou `ASAKIR - Partie 11
قال الشيخ فخر الدين بن عساكر رحمه الله:
وَلا يَلْحَقُهُ وَهْمٌ، وَلا يَكْتَنِفُهُ عَقْلٌ، وَلا يَتَخَصَّصُ بِالذِّهْنِ، وَلا يَتَمَثَّلُ في النَّفْسِ، وَلا يُتَصَوَّرُ في الوَهْمِ، وَلا يَتَكَيَّفُ في العَقْلِ، لا تَلْحَقُهُ الأَوْهامُ وَالأَفْكارُ،
{لَيۡسَ كَمِثۡلِهِۦ شَيۡءٌ وَهُوَ ٱلسَّمِيعُ ٱلۡبَصِيرُ ﴿١١﴾} اهـ
L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit :
L’illusion ne L’atteint pas et la raison ne Le cerne pas. Il n’est pas caractérisé par l’intellect et Il n’est pas représenté dans l’esprit. Il n’est pas imaginé dans les illusions et n’a pas de comment dans nos raisons. Les illusions et les idées ne L’atteignent pas.
Explication: Ceci se résume dans la parole de l’Imam Dhou n-Nôun Al-Miṣriyy, Thawbân Ibnou ‘Ibrâhîm, que Allāh ta`ālā lui fasse miséricorde, puisqu’il a dit :
« مهما تصوّرت ببالك فالله بخلاف ذلك »
ce qui signifie : « Quoi que tu imagines en ton esprit, Allāh en est différent. » fin de citation [Rapporté entre autres par Ibnou `Açâkir dans Târîkh Dimachq]. Et ceci vient du fait que tout ce que tu imagines en ton esprit est créé et le Créateur n’a pas de ressemblance avec Sa création. Tout comme l’a rapporté notre maître AHmad Ar-Rifâ`iyy et d’autres: « Notre Imam Ach-Châfi`iyy, que Allāh l’agrée, a dit: « Celui qui cherche à connaître son Créateur et qui aboutit à un être qu’il arrive à imaginer, c’est un mouchabbih (quelqu’un qui croit à une ressemblance entre Allāh ta`ālā et sa création), et celui qui aboutit à un pur néant c’est un athée, et celui qui aboutit à un être existant et reconnaît son incapacité à atteindre sa réalité alors, c’est celui-là qui est mouwaḥHid (un croyant en l’unicité de Dieu). » fin de citation. C’est pour cela que les gens du Salaf défendaient aux gens de réfléchir avec l’objectif de connaître la réalité de Allāhta`ālā car Seul Allāh la sait. Quant à notre connaissance de Allāh, elle est par la connaissance de ce qui est obligatoire selon la raison s’agissant de Lui, de ce qui est impossible à Son sujet et de ce qui est possible à Son sujet. Ibnou `Abbâs, que Allāh les agrée lui et son père, a dit:
« تفكّروا في خلق الله ولا تفكّروا في ذات الله »
ce qui signifie : « Réfléchissez sur la création de Allāh et ne réfléchissez pas sur la réalité de Allāh. » [Rapporté par Al-Bayhaqiyy avec une bonne chaîne de transmission]
Toute personne qui réfléchit sur la réalité de Allāh ta`ālā et qui s’imagine en son esprit une image ou s’en illusionne par son illusion et croit que ce qu’il s’est imaginé ou ce dont il s’est illusionné, c’est Allāh, celui-là n’est pas musulman, il ne croit pas en l’unicité de Allāh. En effet, il n’y a pas de différence entre lui et l’adorateur d’idole puisque l’adorateur d’idole adore une image que lui ou un autre a façonnée tandis que celui-là adore une image qu’il s’est imaginée. Quant au croyant véridique, il adore Celui Qui n’a ni de ressemblant ni d’équivalent, comme l’a dit l’Imam AHmad Ar-Rifâ`iyy, que Allāh l’agrée:
« غاية المعرفة بالله الإيقان بوجوده تعالى بلا كيف ولا مكان »
Ce qui signifie: « L’extrême limite de la connaissance que l’on peut avoir au sujet de Allāh, c’est d’avoir la certitude en Son existence ta`ālā et qu’Il est sans comment et sans endroit. » Ceci est tiré de Sa parole tabâraka wa ta`ālā dans la ‘âyah explicite de sôurat Ach-Chôurâ ‘âyah 11:
﴿لَيۡسَ كَمِثۡلِهِۦ شَيۡءٌ﴾
qui signifie : « Rien n’est tel que Lui absolument. »
C’est pour cela que l’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a conclu son traité de croyance utile en citant cette ‘âyah:
﴿ لَيۡسَ كَمِثۡلِهِۦ شَيۡءٌ وَهُوَ ٱلسَّمِيعُ ٱلۡبَصِيرُ ١١﴾
ce qui signifie : « Rien n’est tel que Lui absolument et Il est Celui Qui entend et Qui voit. » [sôurat Ach-Chôurâ / ‘âyah 11]
Explication: L’affirmation que Allāh est exempt d’imperfection précède dans cette ‘âyah Sa parole (وَهُوَ السَّمِيعُ البَصِيرُ) « wa houwa s-Samî`ou l-BaSîr » qui signifie « et Il est Celui Qui entend et Qui voit » afin que l’on sache que Son ouïe n’est pas comme l’ouïe d’autre que Lui c’est-à-dire qu’elle est sans oreille ni par l’intermédiaire de quelque chose et que Sa vue n’est pas comme la vue d’autre que Lui c’est-à-dire sans que ce soit avec une pupille, car Allāh soubḥânah, rien n’est tel que Lui absolument.
Avec cette parole on termine l’explication des termes du traité enseigné par le chaykh Fakhrou d-Dîn Ibnou `Açâkir.
Tâjou d-Dîn As-Soubkiyy a mentionné ce traité de croyance dans son livre citant les biographies de générations de savants châfi`iyy, puis il a dit ce qui suit: « Ceci est l’ultime expression de ce traité de croyance qui guide vers la vérité (العقيدة المرشدة), et il n’y figure rien que renierait un sunnite » fin de citation.
Et il convient ici de conclure cette brève explication des expressions de ce traité en rapportant ce qu’a transmis Abôu Nou`aym dans son livre Al- Hilyah dans un passage de la biographie de `Aliyy fils de Abôu Ṭâlib, il a dit : Abôu Bakr ‘Aḥmad fils de Mouḥammad fils de Al-Ḥârith m’a rapporté, de Al-Faḍl fils de Al-Houbbâb Al-joumaḥiyy, de Mouçaddad, de `Abdou l-Wârith fils de Sa`îd, de Mouḥammad fils de ‘Is-ḥâq, de An-Nou`mân fils de Sa`d qu’il a dit: « J’étais à Koufa dans la résidence de l’émirat, la maison de `Aliyy fils de Abôu Ṭâlib lorsque entra auprès de nous Nawf fils de `Abdou l-Lâh qui informa l’Emir des croyants de la présence de quarante non-musulmans devant la porte. `Aliyy dit alors: « Laissez-les entrer ». Lorsqu’ils furent donc en sa présence, ils lui dirent: « Ô `Aliyy, décris-nous ton Seigneur, celui qui est dans le ciel, comment est-il ? Et comment est-il entré en existence ? Quand est-il entré en existence ? Et sur quoi est-il ? » En fait, ces personnes faisaient partie des assimilationnistes (mouchabbihah) qui croient que Allāh est dans le ciel et qu’Il est assis sur le Trône, Allāh est exempt de ce qu’ils Lui attribuent. `Aliyy s’assit et dit: « Écoutez-moi et vous n’aurez à demander à personne d’autre que moi, certes mon Seigneur `azza wajall est Celui Qui n’a pas de début, Il n’est issu de quoi que ce soit, ni mélangé à quoi que ce soit, Il n’est pas atteint par l’imagination, Il n’est pas un corps de sorte à le chercher, Il n’est pas voilé car sinon Il serait contenu dans un volume, et Il n’est pas un être existant après n’avoir pas existé. » Et il dit: « Celui qui prétend que notre Dieu est limité (maḥdôud), il est certes ignorant du Créateur, Celui Qui mérite d’être adoré. » fin de citation.
Al-maḥdôud, ce qui a une limite, selon les savants du tawḥīd et de la langue, c’est ce qui a un volume. Le Trône a un volume, le corpuscule voltigeant dans l’air aussi a un volume. Ainsi, la parole de `Aliyy, que Allāh l’agrée, signifie que Allāh ta`ālā n’est pas un être ayant un volume mais qu’Il existe sans endroit. Sa parole signifie aussi que l’on n’attribue pas à Allāh la position assise, car celui qui s’assoit est limité et a un volume alors que Allāh n’est pas un corps, ni un grand corps ni un petit corps. La parole de `Aliyy signifie aussi que l’on n’attribue pas à Allāh les attributs des corps. Les attributs des corps sont nombreux, parmi ceux-là il y a la forme, le volume, la couleur, la chaleur, la froideur, la position assise, le mouvement, l’immobilité et le changement.
Et Allāh soubḥānahou wa ta`ālā sait plus que tout autre.
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