Les choses qui annulent l’ablution - wouḍoū' - selon l’école de jurisprudence Malikite
بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم
La louange est à Dieu le Créateur du monde Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, absolument rien ne ressemble à Allāh et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent. Et que l'élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu'il craint pour elle soient accordées à notre maître Mouḥammad Al-'Amīn, l'Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l'islam la religion de tous les Prophètes du premier 'Ādam au dernier Mouḥammad.
Selon l’école de jurisprudence malikite, les choses qui annulent l’ablution - le wouḍoū' - sont au nombre de quinze. Il s’agit du ḥadath qui est tout ce qui annule par lui-même, des causes du ḥadath, et de ce qui amène à l’état de ḥadath. Quant au ḥadath, c'est ce qui sort de manière habituelle des deux orifices inférieurs antérieur et postérieur.
On en distingue cinq types. Parmi elles l’urine, les selles, les sorties de gaz avec ou sans bruit; le wadiyy, c’est un liquide blanchâtre et épais qui sort en général après l’urine; le madhiyy (liquide séminal), qui est un liquide transparent fin qui sort suite au plaisir. Si l'émission du madhiy a eu lieu il faut laver le pénis en entier avec l'intention de lever le ḥadath et refaire le wouḍoū' conformément à ce qui a été mentionné dans le ḥadīth du Prophète rapporté par Mouslim. Il s’agit d’un avis qui stipule que même si la partie souillée par le madhiy est seulement le gland, le pénis entier doit être lavé avec l’intention de lever le ḥadath. Un autre avis n’a pas retenu l’obligation de l’intention de lever le ḥadath et que seul l’endroit souillé doit être lavé.
Lorsque la substance habituelle sort des deux orifices d’une manière inhabituelle, telle que l’incontinence urinaire ou l’incontinence du madhiy ou du sang, et que son écoulement est plus fréquent que l'arrêt ou que quelque chose d’inhabituel sorte, telle que des cailloux ou des vers, l’ablution n’est pas annulée.
Il y a aussi parmi les choses qui annulent l’ablution, le sperme dans certains cas.
Quant aux causes du ḥadath, elles sont huit: l’ivresse, la folie et l’évanouissement annulent l’ablution de manière unanime, qu’ils soient d’une longue ou courte durée ; il y a aussi le sommeil profond car il peut causer la sortie de gaz. Selon certains savants, le sommeil rompt absolument l’ablution, sauf dans le cas où la personne dort sur une position qui ne permet pas la sortie de gaz, tel que celui qui dort assis et non couché. Parmi les signes du sommeil profond il y a le fait que la personne qui se tient les bras l'un contre l'autre se lâche les bras ou que sa salive coule hors de sa bouche ou que sa soubḥah tombe de sa main ou qu'on l'appelle de près et qu'elle ne se rende compte d'aucune de ces choses. Quant au sommeil qui est léger il n'annule pas l'ablution mais s'il est long il est recommandé de refaire l'ablution.
Il y a aussi, le fait qu’un homme pubère touche une femme ajnabiyyah' qui est désirable, même s’il s’agit de sa femme, avec désir et ce même en présence d’un intermédiaire fin ou épais; il est à noter que le jugement est le même pour celui qui touche et celui qui est touché. De même pour celui qui recherche le désir par son toucher, même s’il ne l’a pas ressenti.
Il y a aussi, le baiser avec désir ou en le recherchant, même si ce désir n’est pas ressenti. Le baiser sur la bouche quant à lui, rompt l’ablution dans tous les cas pour les deux personnes si elles sont pubères car le baiser à cet endroit vise le plaisir en général.
Parmi les choses qui annulent l’ablution, il y a aussi le fait que l’homme pubère touche son sexe, par l’intérieur de la paume, ses côtés, l’intérieur des doigts et leurs côtés, sans intermédiaire. Le toucher de l’enfant de son sexe et le toucher du sexe de l’animal n’annulent pas l’ablution. Il y a aussi, le fait que la femme touche son sexe, en introduisant son doigt entre les deux lèvres de son sexe. Le toucher de l’anus ne rompt pas l’ablution.
Parmi ce qui amène à un état similaire à celui avant de lever le ḥadath, il y a l’apostasie, qui consiste à rompre l’islam par une croyance, une parole ou un acte de mécréance. L’apostasie rompt l’ablution selon l’avis le plus fort et ce du fait qu’elle annule les actes d’adoration et que l’ablution en fait partie; la situation de l’apostat devient alors comme celle avant qu’il ne fasse l’ablution.
Il y a aussi, le doute au sujet de la rupture de l’ablution. Il est de deux sortes : la première est que la personne s’imagine quelque chose, sans savoir réellement s’il s’agit d’un ḥadath ou pas ; dans ce cas précis, son ablution reste valable, selon l’avis le plus fort de l’école ; la seconde est que la personne émette un doute et pas une imagination, si elle a uriné ou déféqué ou ce qui est de cet ordre. Celui qui a la certitude d’avoir fait l’ablution, puis il doute au sujet de la rupture de son wouḍoū', doit obligatoirement refaire l’ablution, sauf s’il s’agit de quelqu’un de perturbé, c’est l’avis le plus fort dans l’école. Dans le livre ach-charḥou l-kabīr de son auteur ad-Dardīr, le perturbé dans ce contexte est celui à qui le doute survient fréquemment comme s'il lui arrive quotidiennement une fois par jour celui-ci son ablution n'est pas annulée. Ces détails concernent celui à qui le doute est arrivé avant qu’il n'entre dans la prière. Quant à celui qui émet un doute au sujet de la rupture de son ablution, alors qu’il est déjà engagé dans la prière ou qu’il l’a déjà effectuée, il ne l’abandonne pas ni la refait, sauf s’il a la certitude que l’annulation du wouḍoū' a eu lieu avant de faire la prière. En effet, son doute est arrivé après avoir eu la certitude que l’adoration est valable.
الحمد لله رب العالمين
La louange est à Allāh, le Créateur du monde.
https://www.islam.ms/?p=834