Faire l’Éloge du Prophète Mouḥammad صلى الله عليه وسلم
La louange est à Dieu le Créateur du monde Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, absolument rien ne ressemble à Allāh et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent, et que l'élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu'il craint pour elle soient accordées à notre maître Mouḥammad Al-'Amîn, l'Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l'islam la religion de tous les Prophètes du premier 'Ādam au dernier Mouḥammad.
Allāh Al-`Aliyy Al-`Aḍḥīm dit dans le Livre exempt d’erreurs:
(laqad jā'akoum raçoūloun min 'anfousikoum `azīzoun `alayhi mā `anittoum ḥariṣoun `alaykoum bi l-mou'minīna ra'oūfoun raḥīm)
ce qui signifie: « Il vous est parvenu un Messager d’entre vous, qui craint que vous tombiez dans ce qui fait mériter le châtiment, qui s’attache beaucoup à ce que vous ayez la foi, qui est compatissant et miséricordieux pour les croyants » [soūrat At-Tawbah / 128].
Allāh `azza wa jall a honoré Son Prophète élu ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam par de nombreuses 'āyah de Son Livre honoré. Il a ainsi indiqué sa noble ascendance, son excellent comportement, son haut degré et Il nous a ordonné de le glorifier. Il dit, et Il est le Plus véridique:
(fa l-ladhīna 'āmanoū bihi wa `azzaroūhou wa naṣaroūhou wa t-taba`oū n-noūra l-ladhī 'ounzila ma`ahou 'oulā'ika houmou l-moufliḥoūn)
ce qui signifie: « Ceux qui ont cru en lui, qui l’ont glorifié, l’ont appuyé et ont suivi la bonne guidée qui lui a été révélée - le Qour’ân -, ce sont eux qui auront réussi » [soūrat Al-'A`rāf / 157]. Faire l'éloge du Prophète sincèrement est un acte de bien qui rapproche de l’agrément de Dieu.
Ainsi la parole de Allāh: (wa `azzaroūhou) signifie qu’ils disent du bien de lui, qu’ils font son éloge et le glorifient. C’est une obligation des plus importantes de la religion de le respecter, de l’honorer et de le glorifier ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam. C’est l’un des actes de ceux qui réussissent, la voie des saints et des vertueux. Par ailleurs, le déconsidérer, le haïr ou le rabaisser est un égarement clair et une mécréance vile. Que Allāh nous préserve ainsi que vous de la déviation des corrupteurs.
Parmi les choses qui indiquent la glorification de notre maître Mouḥammad ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam, il y a la commémoration de sa naissance honorée. Ceci compte parmi les obéissances éminentes pour lesquelles on est récompensé. Elle constitue en effet une manifestation de joie et de bonheur pour sa naissance honorée. Elle compte aussi parmi les bonnes innovations. Elle mérite plus encore d’être appelée une bonne sounnah puisqu’elle fait partie de ce que le Messager de Allāh a désigné par sa parole:
(man sanna fi l-'islāmi sounnatan ḥaçanatan falahou 'ajrouhā wa 'ajrou man `amila bihā ba`dahou min ghayri 'an yanqouṣa min 'oujoūrihim chay')
ce qui signifie: « Celui qui instaure dans l’Islam une bonne sounnah en aura la récompense et une récompense chaque fois que quelqu’un fera cet acte après lui, sans qu’il leur soit diminué quoi que ce soit de leurs récompenses » [rapporté par Mouslim].
La prétention de ceux qui disent que la commémoration de la naissance du Prophète est une innovation interdite est donc réfutée. Ils n’ont aucun argument ni aucune preuve en cela puisque le rassemblement des musulmans pour réciter le Qour'ān, évoquer le Créateur et faire l’éloge de Mouḥammad le Maître des créatures fait partie de ce que Allāh permet ainsi que Son Messager. La communauté a accueilli cette commémoration favorablement. Par conséquent, elle ne peut pas être une innovation d’égarement et de perdition comme l’ont prétendu ces gens-là, eux qui sont privés de la foi, eux, les gens de la perdition.
Allāh tabāraka wa ta`ālā dit:
(faqra'oū mā tayassara mina l-qour'ān)
ce qui signifie: « Récitez ce que vous pouvez du Qour'ān » [soūrat Al-Mouzzammil / 20]. Et Il dit:
(yā 'ayyouhā l-ladhīna 'āmanoū 'oūdhkourou l-Lāha dhikran kathīrā)
ce qui signifie: « Ô vous qui avez cru, évoquez beaucoup Allāh » [soūrat Al-'Aḥzab / 41]. Par ailleurs Allāh a fait l’éloge de Mouḥammad ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam par Sa parole:
(wa 'innaka la`alā khoulouqin `aḍḥīm)
ce qui signifie: « Tu as certes un comportement d’excellence » [soūrat Al-Qalam / 4] et par Sa parole:
(wa mā 'arsalnāka 'il-lā raḥmātan li l-`ālamīn)
ce qui signifie: « Nous ne t’avons envoyé que miséricorde pour les mondes » [soūrat Al-'Anbiyā' / 107].
Il est parvenu dans la Sounnah pure qu’il est permis de faire l’éloge du Prophète ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam aussi bien en assemblée qu’en étant seul, hommes et femmes, avec ou sans douff, dans la mosquée et à l’extérieur.
Il a été authentifié dans le ḥadīth sûr que des hommes d’Abyssinie dansaient (la danse qui n'est pas interdite) dans la mosquée du Messager de Allāh en faisant son éloge dans leur langue. Le Messager a demandé: « ماذا يقولون » (mādhā yaqoūloūn) ce qui signifie: « Que disent-ils ». On lui a répondu qu’ils disaient: (Mouḥammadoun `abdoun ṣāliḥ) ce qui signifie: Mouḥammad est un esclave pieux de Allāh. Le Prophète ne les a pas blâmés pour ce qu’ils faisaient.
Il a été rapporté que Al-`Abbās Ibnou `Abdi l-Mouṭṭalib l’oncle paternel du Prophète ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam a dit: « يا رسول الله إني أمتدحتك بأبيات » (yā raçoūla l-Lāh, 'innī mtadaḥtouka bi'abyāt) ce qui signifie: « Ô Messager de Allāh, j’ai fait ton éloge avec des vers de poésie ». Le Messager de Allāh lui a dit:
(qoulhā lā yafḍouḍi l-Lāhou fāka)
ce qui signifie: « Dis-les, que Allāh préserve ta bouche de perdre ses dents ». Il a alors récité un poème qui commençait par les vers suivants:
Min qablihā ṭibta fi ḍḥ-ḍḥilāli wa fī Moustawda`in ḥīna youkhṣafou l-waraqou
Et à la fin:
wa 'anta lammā woulidta 'achraqati l-'arḍou
Et lorsque tu es né, la terre s’est illuminée
wa ḍā’at binoūrika l-'oufouqou
Et les horizons lointains se sont éclairés
Le Messager de Allāh ne l’a pas blâmé ni même empêché et il ne lui a pas dit: « c’est interdit de faire mon éloge ». Il l’a plutôt approuvé de sa part et a fait une invocation en sa faveur pour que ses dents restent saines. Allāh a préservé ses dents par les bénédictions de l’invocation du Prophète éminent ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam. En effet, Al-`Abbās est mort durant le califat de `Outhmān Ibnou `Affān, que Allāh les agrée tous les deux, et il avait alors quatre-vingt huit ans. Il n’avait perdu aucune dent et aucune molaire.
Écoutez l’histoire d’un savant des musulmans qui a vécu dans le septième siècle de l’Hégire, nommé Charafou d-Dīn Al-Bousayriyy. Il était atteint d’une paraplégie et la moitié de son corps était paralysée. S’étant retrouvé alité, il a pensé à composer un poème pour faire l’éloge du Prophète ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam par lequel il ferait le tawassoul – la supplication par son degré – et le tachaffou` – la demande d’intercession – à Allāh `azza wa jall. C’est ainsi qu’il a dit:
Puis il s’est endormi et a vu dans le rêve notre maître Mouḥammad ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam qui a passé sa main bénie sur son corps. En se réveillant de son sommeil, il a trouvé que Allāh l’avait guéri de sa maladie. Il est alors sorti de sa maison et a rencontré l’un des disciples soufis qui venait à lui et qui lui a dit: Eh mon maître, je souhaite entendre le poème par lequel tu as fait l’éloge du Prophète ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam. Il lui a dit: Mais de quel poème parles-tu ? J’ai fait plusieurs poèmes pour son éloge ! Il lui a dit: Celui dans lequel tu commences par dire: " أمن تذكّر جيران بذي سلم ". Par Allāh, je l’ai entendu hier dans mon rêve, récité en présence du Messager de Allāh ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam, il écoutait et il lui a beaucoup plu.
Regardez esclaves de Allāh, que Allāh vous guide et vous fasse miséricorde, combien il y a de bien dans l’éloge du Prophète ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam, combien il y a de bienfaits et d’actes qui rapprochent de l’agrément de Allāh grâce aux bénédictions desquels les tourments sont dissipés. Le poète a été véridique lorsqu’il a dit:
فبمدحه البركات تنْزل جمّة وبمدحه مـرّ الحنـاجر يعذُبُ
L’éloge du Prophète est une adoration et une recherche d’agrément De Allāh
alors accourez pour les chants et réjouissez vous-en
Par son éloge, les bénédictions descendent en quantité
Et par son éloge les gorges amères deviennent douces
Le chaykh Mouḥammad L-khaḍr Ḥouçayn al-Mālikiyy (1378 H) le chaykh de al-'Azhar dans le magazine al-hidāyah al-Islāmiyyah: « quand au fait qu'on commémore la naissance du Prophète, nous n'avons pas fait autre que ce qu'a fait le compagnon Ḥassān Ibnou Thābit que Allāh l'agrée qui s'assoyaient autour de lui les gens et il leurs faisait écouter l'éloge du Prophète ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam en poesie, et nous n'avons pas fait autre que ce qu'a fait le compagnon `Aliyy Ibnou Abī Tālib ou Al-Barā' Ibnou `Āzib ou Anas Ibnou Mālik quand ils évoquaient les qualités morales et physiques du Prophète en assemblée ».
Ô Allāh, nous Te demandons le paradis et nous Te demandons Al-Firdaws Al-'A`lā, ô Toi le Seigneur des mondes, ô Allāh
La louange est à Allāh, le Créateur du monde.
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